samedi 21 janvier 2012

Je pense donc je ne suis pas.

"Quels que soient l’image ou le processus que nous choisissions, observer nos pensées et nos sensations est un exercice extrêmement difficile car elles prolifèrent en permanence et, bien qu’insaisissables et évanescentes, elles fabriquent notre réalité même, notre histoire (qui nous sommes et ce que nous sommes, ce qui a de l’importance et du sens à nos yeux). En outre, elles apparaissent chargées de liens émotionnels qui ne sont ni plus ni moins que nos habitudes, pour la plupart non examinées, destinées à assurer notre survie et à donner un sens au monde et à notre place en ce monde.
Par conséquent, nous sommes généralement très attachés à une grande partie, sinon à la majorité, de nos pensées et de nos sensations, quelles qu’elles soient, et nous nous fions aveuglément à leur contenu, comme s’il s’agissait de la vérité, en reconnaissant rarement que pensées et sensations sont en réalité des événements discrets au sein du champ de la claire conscience, des apparitions minuscules et fugaces qui sont en général au moins en partie, sinon essentiellement, inexactes et peu fiables. Nos pensées peuvent parfois contenir une part de pertinence et d’exactitude, mais souvent elles sont au moins en partie déformées par nos penchants cupides et narcissiques, tels que nos ambitions, nos aversions. (Jon Kabat-Zinn John, « L’éveil des sens : vivre l’instant présent grâce à la pleine conscience », 2005, Pocket n°14 424, 2011, , p.265-266)

Peinture murale d'un temple, Ladakh

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