samedi 25 février 2012

Le singe fou

"Examinons l’esprit d’un homme ordinaire dans une situation ordinaire. Nous découvrons que son esprit est comme une sauterelle ou un papillon à la poursuite de ses fantaisies et de ses impulsions du moment, qu’il est la proie de stimuli et de ses propres réactions émotionnelles à ces stimuli – des réactions qui, elles-mêmes sont pour une large part purement et aveuglément conditionnées. Un enchainement d’associations, d’espoirs, de fantasmes et de regrets ne cesse de s’agiter sans fin dans l’esprit. Ce processus se déclenche au contact du monde extérieur via l’intermédiaire des sens. C’est une quête aveugle, incessante et jamais assouvie, une recherche de la satisfaction, sans direction, sans but et douloureuse.
Ce n’est pas la réalité c’est un rêve éveillé, un enchaînement de concepts et de fantasmes. Le monde est façonné en formes identifiées et identifiables, dont chacune a son nom et, d’après ces noms – ces images conceptuelles de la réalité qui nous entoure –, l’esprit tisse sa toile de pensées dans lesquelles il se prend lui-même. Les objets changent mais leur « nom » reste le même, et l’esprit qui est reste rattaché à des noms et à des images vides perd le contact avec la réalité. Dans ces produits de sa propre imagination, l’esprit recherche la satisfaction et la sécurité dont il est avide. Il ne faut pas s’étonner que l’esprit soit appelé une « fabrique à idoles », et que le Bouddha l’ai décrit comme un singe agité qui saute de branche en branche, en quête de fruits agréables qui pourraient le rassasier, errant dans la jungle sans fin des événements conditionnés".

BERCHOLZ S. et CHÖDZIN KOHN S., « Pour comprendre le bouddhisme » (1993), Pocket 4794 (2004), Bhikkhu Mangalo, p. 191-192

Moulin à vent, Pays-Bas

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