samedi 27 novembre 2010

Pleine conscience

"Nous menons tous des vies très affairées. Même si nous avons moins de labeur manuel à accomplir que les gens d’autrefois, il semble que nous n’ayons jamais assez de temps pour nous-mêmes. Je connais même des gens qui prétendent n’avoir pas assez de temps pour manger ou pour respirer, et cela, je le crois ! Que pouvons-nous faire pour y remédier? Pouvons-nous prendre le temps entre nos mains et le faire ralentir ?
D’abord, allumons la torche de la Pleine Conscience et réapprenons à savoir comment boire du thé, manger, laver la vaisselle, marcher, s’asseoir, conduire, et travailler en Pleine Conscience. Nous ne devons pas nous laisser emporter par le courant de la vie. Nous ne sommes pas simplement une feuille ou un morceau de bois ballotté par une rivière en furie. Grâce à la Pleine Conscience, chacun de nos gestes quotidiens prend une nouvelle dimension, et nous découvrons que nous ne sommes pas de simples machines, que nos activités ne sont pas que des actes répétés mécaniquement. Nous nous apercevons que la vie est un miracle, que l’univers est un miracle, et que nous aussi, nous sommes un miracle.
Quand nous sommes gagnés par la confusion et la dispersion, nous pouvons nous demander : « Que suis-je en train de faire en ce moment? Suis-je en train de gaspiller ma vie? » Ces questions raniment immanquablement notre Pleine Conscience et ramènent notre attention sur notre respiration. Un léger sourire naît alors naturellement sur nos lèvres, et chaque seconde de notre travail redevient vivante".

THICH NHAT HANH, « La vision profonde, De la pleine conscience à la contemplation intérieure », Albin Michel n°131, 2009, p. 46

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