lundi 14 février 2011

Penser moins

"Quand nous pratiquons la respiration consciente, nos pensées ralentissent. Nous pouvons nous reposer vraiment. La plupart du temps, nous pensons trop. La respiration consciente nous aide à nous calmer, à nous détendre, à être paisible. Elle nous aide à ne pas penser autant et à ne pas être possédé par la tristesse du passé et les angoisses du futur. Elle nous relie à la vie, merveilleuse au moment présent.
Bien sûr, penser est important. Mais bon nombre de nos pensées sont inutiles. C’est comme si, dans la tête, chacun d’entre nous avait une cassette qui n’en finit pas de tourner, jour et nuit. On pense à ceci, à cela et c’est difficile d’arrêter. Avec une cassette, on n’a qu’à appuyer sur le bouton. Mais avec nos pensées, il n’y a pas de bouton. Parfois, on pense et on s’inquiète tellement qu’on n’arrive plus à dormir. Si le médecin nous donne des tranquillisants et des somnifères, cela va peut-être aggraver la situation – ce type de sommeil n’étant pas vraiment réparateur. Et si l’on continue à utiliser ces drogues, on devient dépendant. On continue à vivre dans la tension et on fait parfois des cauchemars.
Avec la méthode de respiration consciente, on inspire et on expire… et on arrête de penser ! Car dire « inspire » et « expire », ce n’est pas penser : « inspire » et « expire » ne sont que des mots qui nous aident à nous concentrer sur notre respiration. Si l’on continue à inspirer et expirer de cette façon pendant quelques minutes, nous nous sentons vraiment revigorés. Nous, nous retrouvons. Nous découvrons les belles choses du présent qui nous entourent. Le passé n’est plus là, le futur n’est pas encore. Si l’on ne revient pas à soi au moment présent, on ne peut pas être en contact avec la vie.
Quand nous sommes en contact avec les éléments de régénération, d’apaisement et de guérison qui sont en nous et à l’extérieur de nous, nous apprenons à chérir, à protéger ces choses et à les faire grandir. Ces éléments propices à la paix nous sont accessibles à chaque instant".

Thich Nhat Hanh, « La sérénité de l’instant », préface du XIVème Dalaï-lama, J’ai Lu n°8863, 2009, p. 25-26



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