vendredi 25 février 2011

Guérir la dépression sans médicaments

"La notion de cohérence du cœur et le fait qu’il soit possible d’apprendre à la contrôler facilement vont à l’encontre de toutes les idées reçues sur la manière de gérer le stress. Un stress chronique provoque anxiété et dépression. Il a aussi des conséquences négatives bien connues sur le corps : insomnie, rides, hypertension, palpitations, mal de dos, problèmes de peau, de digestion, infections récurrentes, infertilité, impuissance sexuelle. Il affecte, enfin, les relations sociales et la performance professionnelle : irritabilité, perte de la capacité d’écoute, baisse de la concentration, repli sur soi et perte de l’esprit d’équipe.
Ces symptômes sont typiques de ce que l’on appelle le surmenage, qui peut concerner aussi bien le travail que le fait de se sentir bloqué dans une relation affective qui nous vide de toute notre énergie. Dans une telle situation, la réaction la plus courante est typiquement de se focaliser sur les conditions extérieures. On se dit : « Si seulement je pouvais changer ma situation je me sentirais beaucoup mieux dans ma tête, et du coup mon corps irait mieux. » Entre-temps, nous serrons les dents, nous attendons le prochain week-end ou les vacances, nous rêvons à des jours meilleurs dans « l’après ». Tout se réglera « quand j’aurai enfin terminé mes études… quand j’aurai déniché un autre job… quand les enfants ne seront plus à la maison… quand j’aurai quitté mon mari… quand je prendrai ma retraite… », et ainsi de suite. Malheureusement, les choses se passent rarement de la sorte. Les mêmes problèmes ont tendance à refaire surface dans d’autres situations, et le fantasme d’un jardin d’Éden enfin trouvé un peu plus loin, au prochain croisement, devient rapidement à nouveau notre principale méthode de gestion du stress. Tristement, nous progressons souvent ainsi jusqu’au jour de notre mort.
La conclusion que l’on peut tirer des études sur les bienfaits de la cohérence cardiaque est aux antipodes : il faut prendre le problème à l’envers. Au lieu d’essayer perpétuellement d’obtenir des circonstances extérieures idéales, il faut commencer par contrôler l’intérieur : notre physiologie. En jugulant le chaos physiologique et en maximisant la cohérence, nous nous sentons automatiquement mieux, tout de suite, et nous améliorons notre rapport aux autres, notre concentration, notre performance et nos résultats. Du coup, les circonstances favorables après lesquelles on ne cesse de courir finissent par se produire, mais c’est presque un effet dérivé, un bénéfice secondaire de la cohérence : dès lors que nous avons apprivoisé notre être intérieur, ce qui peut arriver dans le monde extérieur a moins de prise sur nous".

Servan-Schreiber David – Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, Editions Robert Laffont 2003, p. 64-66

Menhir, St Brieuc, Côtes d'Armor

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