samedi 30 avril 2011

La méditation qui guérit

"Laissez vos yeux se fermer doucement, portez votre attention vers l’intérieur, et souvenez-vous que c’est un moment consacré aux forces de guérison. » La petite flamme de la bougie rappelle que c’est un moment hors du temps et des préoccupations ordinaires de la vie. Que pendant ces dix minutes, nous pouvons nous autoriser à nous couper du monde, et à ne penser ni au passé – dont pas une seule seconde ne reviendra jamais – ni au futur, qui, par essence, est inconnaissable. La petite flamme symbolise aussi ce que nous allons essayer d’accueillir à l’intérieur de nous-même : la fragile lueur de vie qui vacille sous le souffle de tous les événements extérieurs, mais qui, tenace, ne s’éteint pas.
Lorsqu’une pensée pressante vient nous distraire, il suffit de la laisser glisser avec l’expiration en se disant « pas maintenant, je peux y repenser dans dix minutes », et elle lâche prise. Souvent, une autre pensée du même type la remplace mais elle glisse tout aussi facilement à son tour pour disparaître au bout de la pause qui suivait l’expiration. Ces pensées sont comme des bulles de savon qui montent à la surface de 1’esprit pour éclater doucement et disparaître. Il est curieux de constater que ces pensées – qui semblaient le plus souvent importantes, impérieuses, urgentes - peuvent avoir cette légèreté au point de s’évanouir si nous n’y prêtons pas attention… Plus nous avançons, plus nous pouvons à la fois sentir une tension inconfortable en nous-même, et, en même temps, nous dire que, puisque nous pouvons l’observer, elle ne constituait pas la totalité de notre être. Nous pouvons ressentir que nous sommes anxieux, tout en constatant : « Mais je ne suis pas mon anxiété. » Et, étrangement, nous remarquons que cette perspective apporte avec elle un peu plus de calme".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 268-270

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