mardi 21 janvier 2014

Comprendre la nature profonde des moments fugitifs de plénitude que nous éprouvons tous

Il nous arrive parfois d'avoir certains aperçus fugitifs de la nature de l'esprit. Ceux-ci peuvent être inspirés par une œuvre musicale qui nous émeut, par le bonheur serein que nous éprouvons par moments dans la nature, ou même dans les circonstances quotidiennes les plus ordinaires. Ils peuvent simplement survenir au spectacle de la neige tombant doucement, du soleil se levant derrière une montagne, ou devant le jeu mystérieusement captivant d'un trait de lumière filtrant à l'intérieur d'une pièce. De tels moments de grâce, de paix et de béatitude s'offrent à chacun nous et, étrangement, demeurent en nous.
Je pense qu'il nous arrive d'avoir une compréhension partielle de ces aperçus, mais la culture moderne ne nous fournit aucun contexte ni aucune structure qui pourrait nous aider à en pénétrer le sens. Pis encore, nous ne sommes pas encouragés à les examiner en profondeur et à en découvrir la source mais plutôt – et ceci de manière explicite aussi bien qu'implicite –à les chasser de notre esprit. Nous savons que personne ne nous prendra au sérieux si nous essayons de partager ces expériences. Nous décidons alors de les ignorer. Pourtant, si seulement nous les comprenions, elles pourraient se révéler les plus significatives de notre vie. Cette ignorance et cette répression de notre identité véritable représentent peut-être l'aspect le plus sombre et le plus troublant de notre civilisation moderne.
(SOGYAL Rinpoché, « Étincelles d’éveil » (1995), Pocket n°14 913, 2013, pensée du 9 mars)

Annapurna II, vue depuis Sarangkot (Népal)

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