mercredi 13 novembre 2013

Calmer et s’ouvrir aux autres : le rôle du nerf vague

Le nerf vague relie le cerveau au cœur et à divers autres organes. En situation de peur, quand notre cœur bat la chamade et que nous sommes prêts à prendre la fuite ou à faire face à un adversaire, c’est lui qui ramène le calme dans notre organisme et facilite la communication avec l’autre.
En outre, le nerf vague stimule les muscles faciaux, nous permettant d’adopter des expressions en harmonie avec celles de notre interlocuteur et de le regarder fréquemment dans les yeux. Il ajuste aussi les minuscules muscles de l’oreille médiane qui permettent de se concentrer sur la voix de quelqu’un au milieu d’un bruit ambiant. Son activité favorise ainsi les échanges et accroît les possibilités de résonance positive.
Le tonus vagal reflète l’activité du nerf vague et peut être évalué en mesurant l’influence du rythme respiratoire sur le rythme cardiaque. Un tonus vagal élevé est bon pour la santé physique et mentale. Il accélère les battements du cœur quand nous inspirons (ce qui permet de distribuer rapidement le sang fraîchement oxygéné) et les ralentit quand nous expirons (ce qui le ménage à un moment où il est inutile de faire circuler le sang rapidement). Normalement, notre tonus vagal est extrêmement stable d’une année sur l’autre, influençant notre santé au fil du temps. Cependant, il diffère notablement d’une personne à l’autre.
On a constaté que ceux qui ont un tonus vagal élevé s’adaptent mieux physiquement et mentalement à des circonstances changeantes, sont plus aptes à réguler leurs processus physiologiques internes (sucre sanguin, réponse inflammatoire) ainsi que leurs émotions, leur attention et leur comportement. Ils sont moins sujets aux crises cardiaques et récupèrent plus rapidement en cas d’infarctus. Le tonus vagal est aussi un indicateur de la robustesse du système immunitaire. Par ailleurs, un tonus vagal élevé est associé à une diminution de l’inflammation chronique qui, elle, augmente les risques d’accident vasculaire cérébral, de diabète et de certains types de cancers.
Ces données quelque peu techniques prennent une importance particulière lorsque l’on sait que Barbara Fredrickson [de l’université de Caroline du Nord] et son équipe ont démontré qu’il était possible d’améliorer considérablement le tonus vagal en ayant recours à la méditation sur l’amour altruiste.
(Matthieu RICARD, « Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance » (2013), Éditions NiL, p.85-86)

À Bruges (Belgique)

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