jeudi 24 mars 2011

Une précieuse fragilité

"Tant que la maladie ne nous a pas frôlé, la vie nous paraît infinie, et nous croyons qu’il sera toujours temps de nous battre pour le bonheur. Il faut d’abord que je décroche mes diplômes, que je rembourse mon crédit, que les enfants grandissent, que je prenne ma retraite… Plus tard je penserai au bonheur. Remettant toujours au lendemain la quête de l’essentiel, nous risquons de laisser la vie filer entre nos doigts, sans l’avoir jamais vraiment goûtée.
C’est cette curieuse myopie, ces hésitations, que le cancer vient parfois bousculer. En rendant la vie à sa véritable fragilité, il lui restitue son authentique saveur. … Ainsi, la proximité de la mort peut apporter parfois une sorte de libération. À son ombre, la vie acquiert soudain une intensité, une sonorité, une saveur inconnues".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 44-46

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