jeudi 24 mars 2011

La sagesse du coeur

"Devant un enfant perdu, incapable de dire ce qui lui fait mal et incapable de se consoler, il suffit souvent de poser une question magique pour l’aider à se réorienter : « Qu’est-ce que sent ton cœur ? » Avec ces quelques mots, il est possible d’ouvrir directement la porte des émotions, en coupant à travers toute la confusion des constructions mentales, des idées sur soi, des « Je devrais » et des « Je ne devrais pas ». Cela aide celui qui souffre à entrer en contact avec ses moteurs intérieurs, ses désirs profonds, ces choses qui, au bout du compte, finissent toujours par déterminer son bien-être ou son malheur.
La même observation vaut pour les adultes. Surtout pour les plus rationnels d’entre eux, qui ont tendance à ne percevoir et à ne réagir que par l’intermédiaire de leur cerveau cognitif. C’est un monde inédit de sensations et d’émotions qui s’ouvre à eux le jour où ils portent leur regard intérieur vers les réactions de leur cœur. Fréquemment, une fois la cohérence établie, ils réalisent qu’ils ont un moi intuitif intérieur qui les a guidés tout du long, et ils en tirent une sensation de compassion, presque de tendresse pour leur être intérieur. Comme le suggèrent les traditions spirituelles orientales, c’est de cette compassion pour l’être intérieur que naît la compassion pour le monde extérieur : la sagesse est en soi, le fait d’en prendre conscience permet de s’ouvrir sur les autres".

Servan-Schreiber David – Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, Éditions Robert Laffont 2003, p. 79

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