vendredi 3 avril 2015

Tout ce que nous consommons agit sur nous

La nourriture essentielle
Rien ne peut survivre sans nourriture. Tout ce que nous consommons agit sur nous, soit en nous guérissant, soit en nous empoisonnant. Nous avons tendance à penser que la nourriture se limite à ce que nous ingérons par la bouche, mais ce que nous consommons avec nos yeux, nos oreilles, notre nez, notre langue et notre corps est aussi de la nourriture. Les conversations qui ont lieu autour de nous, comme celles auxquelles nous participons, sont aussi de la nourriture. Confectionnons-nous et absorbons-nous le type de nourriture qui est sain pour notre corps et notre esprit, celui qui nous aide à grandir et à nous épanouir ?
Quand nous prononçons des paroles qui nous enrichissent et qui aident notre entourage à mieux vivre, nous nourrissons l'amour et la compassion. Quand, au contraire, nos paroles et nos actes apportent tension et colère, nous alimentons la violence et la souffrance.
Nous absorbons souvent des informations toxiques provenant de ceux qui nous entourent, tout comme de ce que nous regardons et lisons. Est-ce que ce que nous consommons cultive la compréhension et la compassion en nous ? Si tel est le cas, il s'agit de bonne nourriture. Souvent, nous consommons des communications qui provoquent en nous un sentiment de mal-être, d'insécurité ou qui nous amènent à juger ou à nous sentir supérieurs aux autres. C'est la raison pour laquelle nous devons penser à toute communication en termes de nourriture et de consommation. lnternet, par exemple, est un bien de consommation plein de nutriments qui peuvent aussi bien être toxiques que salutaires. Quelques minutes en ligne suffisent pour nous fournir le pire et le meilleur. Cela ne veut pas dire que nous devons supprimer lnternet de notre vie, mais que nous devons être pleinement conscients de ce que nous lisons ou regardons. Autrement dit, de ce que nous laissons entrer en nous.
Quand vous travaillez sur l'ordinateur pendant trois ou quatre heures d'affilée, vous vous perdez complètement. C'est comme manger des frites: vous ne devriez pas manger des frites toute la journée, tout comme vous ne devriez pas être sur l'ordinateur toute la journée. Quelques frites, et quelques heures devant l'écran, sont sans doute la limite maximale de ce dont nous avons besoin.
Ce que vous lisez et écrivez peut vous aider à guérir, alors soyez attentif à votre consommation. Quand vous écrivez une lettre ou un e-mail plein de compréhension et de compassion, vous vous nourrissez vous-même tout en l'écrivant. Même s'il ne s'agit que d'un petit mot, tout ce que vous écrivez peut vous nourrir et nourrir celui à qui vous l'écrivez.
(Thich Nhat Hanh, « L’art de communiquer en pleine conscience »(2013), Le courrier du Livre 2014, p.9-10)

Fritillaire pintade (Lot-et-Garonne, France)

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