mercredi 15 avril 2015

Aider les autres pour se sentir bien

Dans une autre étude, on a demandé à des personnes de poser, pendant une semaine, cinq gestes de gentillesse et de bienveillance. Ils pouvaient effectuer ces cinq actes de gentillesse sur différents jours de la semaine, soit les concentrer dans la même journée. L’exercice s'est poursuivi pendant un mois, puis on a évalué le niveau de bien-être des participants. On s'est aperçu que faire les cinq gestes dans la même journée engendrait de beaucoup plus grandes satisfactions à long terme. Il semble donc que si l'on n'accomplit qu'un seul acte par jour, finalement, il va être dilué dans le reste de nos activités, tandis que faire cinq gestes de bienveillance dans la même journée change notre attitude d'une manière plus durable. Cela fait donc non seulement du bien aux autres, ce qui est le but principal, mais nous confère également un plus grand sentiment de plénitude.
Par ailleurs, dans une autre expérience, Barbara Fredrickson, l'une des pionnières des études scientifiques sur la psychologie positive, demandait aux participants de cultiver la bienveillance, l'amour altruiste et la compassion pendant huit semaines à raison de 20 minutes de méditation par jour. Les résultats furent très clairs : ce groupe, qui n'était constitué pourtant que de novices en matière de méditation, avait appris à calmer son esprit et, plus encore, à développer remarquablement sa capacité d'amour et de bienveillance. Comparés aux personnes du groupe témoin (à qui l'on offrit de participer au même entraînement une fois l'expérience terminée), les sujets qui avaient pratiqué la méditation éprouvaient davantage d'amour, d’engagement dans leurs activités quotidiennes, de sérénité, de joie, et d'autres émotions bienfaisantes.
Au cours de l'entraînement, Fredrickson remarqua également que les effets positifs de la méditation sur l’amour altruiste persistaient durant la journée, en dehors de la séance de méditation, et que, jour après jour, l’on observait un effet cumulatif. Les mesures de la condition physique des participants montrèrent aussi que leur état de santé s'était nettement amélioré. Même leur tonus vagal avait augmenté.
(Christophe ANDRÉ/Jon KABAT-ZINN/Pierre RABHI/Matthieu RICARD, « Se changer, changer le monde » [2013], Éd. J’ai Lu, 2015, Matthieu RICARD p.94-98)

Calao (Mali)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire