jeudi 2 mai 2013

La pleine conscience, un état attentionnel potentiellement optimal

Cet état attentionnel potentiellement optimal s'apparente à ce que certaines traditions bouddhistes appellent la « présence attentive » ou « pleine conscience » – Mindfulness. Cet état est souvent décrit comme une attitude de réceptivité non biaisée à sa propre expérience consciente. Les chercheurs en neurosciences cognitives qui se sont récemment intéressés à cet état utilisent aussi le terme Open Monitoring, que l'on pourrait traduire par « surveillance ouverte ». La personne remarque, ou surveille, les sensations qui émergent en elle, quelle que soit leur nature, sans s'y attacher et sans chercher à les contrôler. Elle ne lutte pas avec ses sensations, mais glisse sur elles, comme un marin expérimenté sur les vagues et le vent. Ces sensations peuvent provenir du monde extérieur ou de l'imagination, et peuvent être sensorielles ou émotionnelles, peu importe ; seuls comptent leur présence et le fait de ne pas les laisser captiver l'attention. Comme l'a bien décrit le maître zen Hakuin, l'esprit ne doit alors ni s'attacher ni rejeter aucun des objets des sens. L'attention reste donc dans un état d'équilibre assez fin qui préserve son caractère global. Il s'agit d'éviter toute forme de captivation, qui ramènerait l'attention à un niveau local et ferait perdre de vue la coordination d'ensemble de l’expérience ressentie et du comportement. L’image qui me vient à l'esprit est celle d'un balai que l'on devrait maintenir sur sa main dans un état d’équilibre vertical. Le contrôle du balai n'utilise pas la force brute, mais une surveillance attentive, légère mais constante, de sa verticalité. Le contrôle de l'attention, comme celui du balai se fait par petites touches.
(LACHAUX Jean-Philippe, « Le cerveau attentif ; Contrôle, maîtrise et lâcher-prise » (2011), Éditions Odile Jacob Poche n°328, 2013, p.334-336)

Désert du Namib (Namibie)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire