mercredi 8 mai 2013

Harmoniser le corps et l’esprit

… Dans la vie quotidienne, on se perd tout le temps. Le corps est ici, mais l’esprit est ailleurs, dans le passé, dans le futur, sous l’emprise de la colère, de la jalousie, de la peur, etc. L’esprit n’est pas vraiment avec le corps. Vous n’êtes pas là. Pour être vraiment là, il faut ramener le corps vers l’esprit, l’esprit vers le corps. Il faut réaliser ce qu’on appelle l’unité du corps et de l’esprit. C’est très important dans la méditation bouddhique. D’un côté il y a le corps, de l’autre l’esprit, et chacun va dans une direction différente. Dans ce cas, vous n’êtes pas vraiment là. Donc il faut faire en sorte que le corps et l’esprit se rejoignent, pour pouvoir réaliser l’unité du corps et de l’esprit. Le bouddhisme nous enseigne des méthodes pour le faire, par exemple la respiration consciente.
La respiration est comme un pont qui relie notre corps et notre esprit. Entre le corps et l’esprit, il y a quelque chose qui est la respiration. Si vous revenez à votre respiration, vous respirerez en Pleine Conscience.
J’inspire, je sais que j’inspire.
J’expire, je sais que j’expire.
Votre corps et votre esprit commencent à revenir ensemble, à se rejoindre et, pour cela, quelques secondes ont suffi. Il faut seulement cinq secondes pour une inspiration et cinq autres secondes pour une expiration ; quand vous respirez vraiment, votre esprit et votre attention se concentrent sur la respiration.
J’inspire, je sais que c’est une inspiration.
J’expire, je sais que c’est une expiration.
C’est un jeu d’enfant, c’est très facile. Quand vous respirez de cette façon-là, vous vous concentrez sur votre inspiration et sur votre expiration. L’objet de votre concentration, c’est l’inspiration ou l’expiration. Vous ne pensez à rien d’autre. Le passé, le futur, vos soucis, votre colère, votre désespoir ne sont plus là. …
Descartes a dit : « Je pense, donc je suis », mais à la lumière de la pratique, on peut dire : « Je pense ... et je ne suis pas là. » Vous êtes perdu dans votre pensée, vous n’êtes pas vraiment là. Pour être vraiment là, il faut que cesse la pensée. Il faut vivre profondément son inspiration et son expiration.
(Thich Nhat Hanh, « Toucher la vie », J’ai Lu n°9255, 2010, p.21-23)

Bambous, Jardin Majorelle, Marrakech (Maroc)

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