samedi 20 avril 2013

Mangez-vous en pensant à autre chose ?

Mangez-vous sans y penser ?
De nos jours, avec toutes les pressions sociales et la vie « à grande vitesse » de l’ère de l'Internet, nous mangeons souvent en mode de « pilotage automatique ». Nous ne prêtons pas attention à la quantité de nourriture servie ou que nous avons mangée, à la saveur des aliments. Nous ne nous demandons même pas si nous avons réellement faim. Au lieu de cela, la quantité que nous mangeons est souvent dictée par des causes externes – la taille du bol, la taille de l’assiette, la taille de la portion de l’aliment lui-même. Étant donné la tendance au surdimensionnement observée depuis plus de vingt ans, il est facile d’être victime du « surdimensionnement des portions » et de perdre de vue quelle quantité de nourriture est effectivement appropriée. Récemment, des chercheurs ont entrepris des études scientifiques pour évaluer comment le fait de manger sans y penser affecte notre consommation alimentaire. Ils ont observé que manger en mode « pilotage automatique » peut facilement mener à manger avec excès. Dans une expérience classique, des spectateurs d’une salle de cinéma ont reçu du popcorn soit frais soit ramolli dans des récipients de différentes tailles. Les mordus de cinéma qui ont reçu le popcorn ramolli ont trouvé le goût « désagréable ». Pourtant quand on leur a servi ce popcorn dans un grand récipient, ils ont mangé 61 % de plus qu'ils n’en ont mangé quand il leur a été servi dans un petit récipient tandis qu'ils regardaient le film. De plus, ils sous-estimaient la quantité de popcorn qu'ils avaient mangé. Dans une autre expérience, des étudiants de troisième cycle, qui assistaient à une partie de Super Bowl, qui piochaient dans de grands bols, ont mangé 56 % de plus que les étudiants qui avaient des bols plus petits. Plus la portion de nourriture est importante, moins nous pouvons estimer combien de calories nous absorbons.
Les raisons pour lesquelles nous mangeons en « pilotage automatique » vont au-delà de la taille d'une assiette ou d’une portion. Tout notre environnement encourage le fait de manger sans y penser, des annonces à la TV aux « menus à un dollar » proposés par les fast-foods, en passant par la mise en évidence des nourritures malsaines sur les étagères de supermarché. Toutes ces causes combinées peuvent rendre très, très difficile de savoir ce dont notre corps a vraiment besoin. Mangez-vous sur le pouce, dans votre voiture, ou à votre bureau ? Devez-vous souvent diner à l’extérieur de chez vous parce que vous n'avez pas eu le temps de faire la cuisine ? Et vous surprenez-vous à faire des choix imprudents de nourriture en mangeant hors de chez vous ?
Le pratique de la pleine conscience peut nous aider à éviter les facteurs externes qui nous piègent, et de manger sans y penser. Elle nous aide également à nous concentrer sur les pratiques qui nous maintiennent en bonne santé.
Le mode « pilotage automatique » est l'opposé de la pleine conscience. Manger n'est pas la seule activité que nous faisons sans y penser, et nous sommes amenés au « pilotage automatique » par d’autres facteurs que la simple dimension d’un bol ou d'une assiette. Pendant que nous buvons une tasse de thé, nous nous concentrons davantage sur les soucis et les inquiétudes de la journée, au lieu d'être simplement dans l’instant présent en train d'apprécier le thé. Nous nous asseyons avec quelqu'un que nous aimons, et plutôt que de porter notre attention sur la personne ainsi qu'au moment que nous passons avec elle, nous sommes distraits par d'autres pensées. Nous marchons mais nous sommes davantage occupés à passer en revue les sujets de discussion pour notre prochain rendez-vous qu’à apprécier le moment de sérénité qui s’offre à nous alors que nous marchons. Nous sommes souvent ailleurs, pensant au passé ou au futur plutôt qu’à l’instant présent. Le « cheval au galop » de notre « énergie d'habitude » nous mène, et nous sommes son captif. Nous devons arrêter notre monture et reprendre notre liberté. Nous devons illuminer de la lumière de la pleine conscience tout que nous mangeons et faisons, afin de dissiper l'obscurité du « plein oubli de la conscience ». 
(Thich Nhat Hanh and Dr Lilian Cheung, « Mindful eating, mindful life », Hay House 2010,  p.25-26 ; « Savourez, Mangez et vivez en pleine conscience », Éditions Tredaniel, 2011)

Texte original en anglais :

Do You Eat Mindlessly ?
Nowadays, with all the societal pressures and the « high speed » living of our Internet age, much of our eating happens on autopilot. We do not pay attention to how much food is served or how much we have eaten, how tasty the food is or whether we’re even hungry at all. Instead, how much we eat is often driven by external cues – the size of the bowl, the size of the plate, the portion size of the food itself. Given the supersizing trends over the past twenty years, it is easy to fall victim to « portion distortion » and to lose sight of how much food is an appropriate amount to eat. Recently, researchers have conducted scientific studies looking at how mindless eating affects our food consumption. What they found is that mindless eating can easily lead to overeating. In a classic experiment, people at a movie theater were served fresh or stale pop corn in different-size containers. Moviegoers who were given stale popcorn said the taste was « unfavorable ». Yet when they were served stale popcorn in a large container, they ate 61 percent more popcorn than they did when it was served in a small container while they were watching the movie and they underestimated the amount of popcorn they ate. In another experiment, graduate students at a Super Bowl party who served themselves from large bowls ate 56 percent more snack food than students who served themselves from smaller bowls. The larger the portion size, the less able we are to estimate how many calories we are eating.
The cues for mindless eating reach beyond the size of a plate or the size of a portion. Our whole surroundings support mindless eating, from the ads on TV to fast-food « dollar menus » to favorable placement of unhealthy foods on supermarket shelves. All these cues combined can make it very, very difficult to find what it is our bodies truly need. Are you often eating on the run, in the car, or at your desk ? Do you have to dine out often because you have not had time to cook ? And do you find l yourself making unwise food choices when eating out ?
Praeticing mindfulness can help us avoid the external cues that trap us, avoid mindless eating, and focus in on the practices that keep us healthy.
Mindlessness is the opposite of mindfulness. Eating is not the only activity that we do mindlessly, and we are driven to mindlessness by more than just the size of a bowl or plate. We drink a cup of tea and focus more on the worries and anxieties of the day than on living the moment of enjoying the tea. We sit with someone we love, and rather than focus on the person and this moment we have with them, we’re distracted by other thoughts. We walk but are more focused on reviewing the talking points for our next appointment than on the serene moment we’re having as we walk. We are usually someplace else, thinking about the past or the future rather than the now. The horse of our habit energy is carrying us along, and we are its captive. We need to stop our horse and reclaim our freedom. We need to shine the light of mindfulness on everything we eat and do, so the darkness of forgetfulness will disappear. » (p.25-26)

Petite fleur de printemps, Bretagne (France)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire