vendredi 23 novembre 2012

S'ouvrir au-delà de nos façons courantes de voir, de penser et d’agir pour résoudre certains problèmes

À la clinique de réduction du stress, pour illustrer la nature automatique de nos schémas de vision et de pensée, nous donnons l’exercice appelé « le problème des neuf points » … Il montre d’une manière claire et facilement compréhensible à quel point la façon dont nous percevons un problème tend à limiter notre capacité à y apporter des solutions. Le problème se présente comme suit : vous devez relier les neufs points de la figure ci-dessous en traçant quatre droites sans soulever votre plume ni repasser deux fois sur le même trait. Avant de lire la suite, essayez vous-même de résoudre cette question pendant cinq à dix minutes, sauf si vous connaissez déjà la réponse.




La plupart des gens commencent par un coin et tracent trois lignes autour du carré, puis cela devient moins clair ! Un des points ne sera pas relié en procédant ainsi. À ce moment, l’esprit peut se sentir en difficulté. Plus vous essayez de solutions qui ne marchent pas, plus vous risquez d’être frustré. …
… La solution se trouve dans le prolongement des lignes que vous dessinez au-delà du carré imaginaire formé par les points. Tel qu’il est présenté, le problème ne vous empêche pas de sortir des points, mais la tendance « normale » est de voir le carré des points comme le champ du problème plutôt que de voir les points dans le contexte de la feuille de papier et de reconnaître que le champ du problème est la surface entière qui contient les points. …
Le problème des neuf points suggère que nous pouvons avoir besoin d’adopter une perspective plus large sur certains problèmes si nous souhaitons les résoudre. Cette approche implique de nous demander quelle est en réalité l’étendue du problème, de discerner la relation entre ses différentes parties prises isolément et le problème dans son ensemble. …
Le problème des neuf points nous enseigne que nous devons parfois nous ouvrir au-delà de nos façons courantes de voir, de penser et d’agir pour résoudre certains types de problèmes. Si nous ne le faisons pas, nos tentatives d’identifier et de résoudre nos problèmes seront habituellement empêchées par nos préjugés et nos a priori. Notre manque de conscience du système dans sa totalité nous empêchera souvent de voir de nouvelles options et de nouvelles manières d’aborder les problèmes. Nous aurons tendance à nous embourber en eux et dans nos crises, à prendre des décisions et à faire des choix malheureux. Plutôt que de prendre les problèmes à bras-le-corps jusqu’à atteindre des solutions, nous avons tendance, quand nous sommes embourbés, à multiplier les problèmes, à les aggraver, et aussi à arrêter de chercher des solutions. Ces expériences peuvent nous conduire à des sentiments de frustration, d’insuffisance et d’insécurité. Quand la confiance en soi s’érode, il devient plus difficile de résoudre les problèmes qui se présentent. Les doutes que nous avons au sujet de nos capacités se transforment en prophéties qui s’autoalimentent. Elles peuvent aller jusqu’à dominer notre vie. De cette façon, ce sont nos processus de pensées qui créent nos propres limites. Nous oublions alors, trop souvent, que c’est nous qui les avons créées. Nous sommes alors bloqués et sentons que nous n’arrivons pas à les dépasser.
(Dr Jon Kabat-Zinn John, « Au cœur de la tourmente, la pleine conscience » (1989), J’ai Lu n°9 932, 2012, Préfaces de Thich Nhat Hanh (1989) et Christophe André (2009), p. 289-293)
Jon Kabat-Zinn est l’inventeur d’une méditation accessible à tous : la « méditation en pleine conscience ». À ce jour [en 2012], plus de 550 centres, hôpitaux ou cliniques utilisent la MBSR aux États-Unis, et plus de 700 à travers le monde, l’utilisent comme outil de soin.


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