lundi 14 novembre 2011

L'attachement

"À qui ou à quoi êtes-vous le plus attaché ? À une personne ? Un objet ? Une attitude, un type de comportement ? Êtes-vous attaché à une habitude, à une conduite répétitive, voire compulsive ? Êtes-vous attaché à l’argent ? À votre situation ? Et qu’en est-il de l’ambition ? Nos vies sont souvent dominées par toutes les formes que prend l’attachement, si bien qu’on finit par être possédé par ce qu’on possède. On a une telle soif de succès qu’on renonce au vrai vécu, un tel désir de beau qu’on ne voit plus que les imperfections de ce qu’on possède déjà ; on est si attaché aux autres qu’on tente de les contrôler ou de se les approprier. On peut être si attaché à quelque chose ou à quelqu’un qu’on en devient totalement dépendant, au point d’oublier qui l’on est.
Le Bouddhisme nous enseigne aussi que l’attachement génère deux sous-produits venimeux : l’orgueil et la jalousie. On est si « attaché » à ses biens et à ses succès qu’ils deviennent source d’orgueil, lequel nous pousse à nous définir par rapport à eux. Qui suis-le ? « Je suis le PDG de la société Untel, j’ai un doctorat, je suis femme de médecin, je suis le meilleur basketteur du quartier. » L’orgueil contribue fortement au maintien d’une personnalité rigide ; il nous fixe en un point, nous prend dans ses rets et nous emprisonne, tarissant l’eau vive de l’authenticité et de l’inspiration.
Comme l’orgueil, la jalousie concourt à donner une vision dualiste du monde. « Elle a quelque chose que je n’ai pas, et ça, je le veux. » Ou bien : « Celui-là, il essaie de me prendre un truc et ça ne va pas se passer comme ça ! » L’orgueil et la jalousie sont des manifestations de l’attachement à l’ego. Il est donc essentiel de s’en purifier pour se défaire d’une vision fausse – puisque égocentrique – de la réalité, et introduire l’harmonie et la réconciliation dans sa vie."

Lama SURYA DAS, « Éveillez le Bouddha qui est en vous », Pocket n°10736, 2005, p. 83-84

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