mercredi 16 novembre 2011

La communication consciente

"Lorsque j’ai commencé à enseigner le Bouddhisme, un de mes collègues m’a signalé que la principale qualité pédagogique à développer était l’aptitude à rester tranquille et à écouter. Un conseil en or. On peut avoir une si forte envie de faire passer son message que l’on ne se montre pas assez attentif à ce que les autres veulent dire. Comme si l’on attendait qu’ils aient fini de parler pour placer ce qu’on a en tête. Nos objectifs préconçus font entrave à tout dialogue authentique. En pratiquant la Parole juste, tâchez d’être, ouvert, calme et conscient de ce que les autres pensent et ressentent. Savez-vous reconnaître à la voix des autres s’ils sont heureux, tristes, déprimés, déroutés ? À mesure qu’on devient plus conscient, plus vigilant, on découvre les joies de l’écoute et l’on se dessaisit de son besoin de clamer ses idées haut et fort. J’appelle cela ouvrir « la troisième oreille », l’oreille interne de l’écoute authentique. On peut même écouter à travers tous ses sens, si l’on est suffisamment sensible et alerte.
Avez-vous déjà rencontré une personne apparemment incapable d’écouter, dont l’ego est si fort qu’elle ne peut s’arrêter de parler, qui se sert des mots pour dominer les autres et les contrôler, comme un politicien pratique l’obstruction systématique en faisant des discours interminables pour bloquer un débat parlementaire ? Quelqu’un qui donne l’impression de pomper tout l’air disponible, dès qu’il entre quelque part ? Ou quelqu’un qui envahit constamment votre espace par des remarques grossières, inconvenantes ou provocatrices ? C’est tout simplement Radio Ego qui émet à plein tube.
… La véritable écoute est un moyen de marquer une pause et d’être vraiment présent, afin que tout ce qui se dit soit immédiatement perçu, ainsi d’ailleurs que tous les mouvements qui ont lieu dans l’ensemble du champ énergétique, en soi et au dehors. C’est un aspect du développement de l’esprit alerte."

Lama SURYA DAS, « Éveillez le Bouddha qui est en vous », Pocket n°10736, 2005, p. 228-229


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