dimanche 18 décembre 2016

Ne pas parler trop vite...

Combien de fois sommes-nous ... réduits au rôle de spectateurs de nos propres actions ? Prenez l'exemple de la parole. Si vous jetez un jour un coup d'œil sur un chronomètre en écoutant quelqu'un parler, vous constaterez que le débit normal d'un locuteur est de l'ordre de 200 mots par minute, soit trois mots par seconde, comme le nombre déplacements du regard lors de l'exploration visuelle.
A ce rythme, il est impossible que chaque mot soit choisi de façon consciente et délibérée. Quand nous parlons, les mots s'enchaînent les uns aux autres, et nous écoutons bien sagement. Décidons-nous seulement du contenu de chaque phrase ? De sa prosodie ? Des expressions faciales que nous leur associons ? Rien n'est moins sûr. Nous sommes le plus souvent les auditeurs attentifs et fascinés de nos propres paroles, tout comme nous sommes les spectateurs des déplacements de notre regard. La seule chose que nous puissions faire, c’est réaliser après coup que nous sommes globalement d’accord avec ce que nous venons de dire ; ou nous excuser platement en cas de maladresse, ou de lapsus...

(LACHAUX Jean-Philippe, « Le cerveau attentif ; Contrôle, maîtrise et lâcher-prise » (2011), Éditions Odile Jacob Poche n°328, 2013, p.297)

Exposition Folon, parc du Château de la Hulpe (Belgique)

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