samedi 22 février 2014

Nous sommes programmés pour réagir avant de réfléchir

Comme nous l'avons vu, à l'époque où la vie était beaucoup plus fragile, cette réaction de stress déclenchait le comportement habituel ou instinctif le plus adapté à la survie. Les souvenirs persistants d'événements stressants nous permettaient d'éviter ces situations dans l'avenir. Mais, aujourd'hui, si nous voulons agir de façon appropriée, la régulation du cortex préfrontal nous est souvent plus utile. Dans le monde professionnel moderne, les facteurs de stress ne sont plus des tigres ou des ennemis prêts à nous dévorer ou à nous transpercer à la lance. Il est essentiel d'être capable de penser de manière claire et créative pour gérer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Or, nous sommes souvent « usés » : submergés par des tracasseries permanentes qui font basculer le cerveau en mode de crise.
Lorsqu'on est « usé », le contrôle des pensées ne relève plus de l'aire préfrontale mais de circuits émotionnels plus primitifs du mésencéphale. La vitesse et les réflexes l'emportent sur la réflexion et la créativité. Les centres émotionnels du cerveau court-circuitent l'aire préfrontale, paralysant l'attention et réduisant l'espace de mémoire dédié aux données nouvelles et aux apprentissages. Plus on est « usé », plus il est difficile de retenir des informations dans la mémoire de travail, d'être attentif ou de réagir avec souplesse – sans parler d'être créatif.
Or, l'entraînement à la pleine conscience peut contribuer à apaiser l'amygdale.
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Nous sommes programmés pour réagir aux changements perçus chez les autres. Leurs sourires, leurs grimaces, leurs froncements de sourcils et leurs rictus nous aident à interpréter les signes de danger qui reflètent parfois les intentions d'un tiers. On comprend aisément l'importance de ce phénomène pour la survie. À l'époque où nos lointains ancêtres parcouraient les plaines ou les jungles, les groupes qui mettaient en commun leurs yeux et leurs oreilles étaient bien plus vigilants que les individus isolés. Dans un monde sans merci, l'aptitude collective à repérer très vite – et parfois discrètement – les signes de menace, mais aussi à mobiliser rapidement la réponse de peur de chacun, élevait sensiblement les chances de survie. La « contagion émotionnelle » – la capacité à influencer les émotions ou le comportement d'autrui en induisant de manière consciente ou inconsciente des états émotionnels et des attitudes – joue un rôle important dans la dynamique interne de tout groupe.
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(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p.145-147)

Panthère des neiges

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