jeudi 28 février 2013

Une heure de vie pour une fortune

Un avare avait accumulé une immense fortune et se préparait à une année de vie agréable avant de se décider sur la manière d’investir son argent, lorsque soudain l’Ange de la mort lui apparut pour lui reprendre sa vie.
L’homme pria, supplia et usa de mille arguments pour qu’on lui accordât encore un petit peu de vie, mais l’Ange était inflexible. « Donnez-moi trois jours de vie et je vous donne une grande partie de ma fortune », supplia l’homme. L’Ange ne voulut rien entendre et commença à l’attirer vers lui. « Donnez-moi juste un jour, je vous en supplie, et vous pourrez avoir tout ce que j’ai accumulé au prix de tant d’efforts et de sueur. »
Il ne réussit à extorquer qu’une petite concession à l’Ange – quelques instants pour rédiger la note suivante : « Ô vous, qui que vous soyez, qui découvrez la présente note, si vous avez assez de moyens de subsistance, ne gâchez pas votre vie en accumulant des fortunes. Vivez ! Toute ma fortune n’a pu m’acheter une seule heure de vie ! »
Lorsque des millionnaires meurent et que les gens demandent : « Combien ont-ils laissé ? », la réponse est, évidemment : « Tout. »
Et quelquefois : « Ils n’ont pas tout laissé : ils ont été séparés de tout. » 
(Anthony de Mello, s.j., « Histoires d’humour et de sagesse » [1987], Éd. Albin Michel poche 2011 n°172, p.85-86)

Orpaillage, Burkina-Faso

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