vendredi 25 janvier 2013

Comment distinguer une émotion constructive d’une émotion destructrice ?

« Comment les bouddhistes distinguent-ils une émotion constructive d’une émotion destructrice ? À la base, cette dernière – qu’on peut aussi qualifier de facteur mental « perturbateur » ou « afflictif » – est celle qui empêche l’esprit de voir la réalité elle qu’elle est. En présence d’une émotion destructrice, il y a toujours un écart entre l’apparence des choses et leur réalité.
« L’attachement excessif pour une chose ou une personne – le désir, par exemple – nous cache l’équilibre entre ses caractéristiques plaisantes et déplaisantes, nous conduisant à le considérer un temps comme attrayant à cent pour cent – ce qui attise notre désir. L’aversion nous cache certaines qualités positives de l’objet et nous le rend négatif à cent pour cent, attisant alors notre désir de le repousser, le détruire ou le fuir.
« Ce genre d’états émotionnels détériore notre jugement, notre capacité à évaluer correctement la nature des choses. C’est pourquoi nous disons qu’ils sont perturbateurs : ils voilent la réalité. Ils finissent même par obscurcir notre vision plus générale de la nature même des choses, le fait qu’elles sont impermanentes et dépourvues de propriétés intrinsèques. Ces états sont donc perturbateurs à tous les niveaux.
« Ainsi, les émotions perturbatrices restreignent notre liberté car elles contraignent nos pensées à s’enchaîner de manière à nous faire penser, parler et agir de façon biaisée. Au contraire, les émotions constructives sont porteuses d’une appréciation plus correcte de la nature de ce qu’on perçoit – elles reposent sur un raisonnement sain. »
(Dalaï-lama, Daniel Goleman, … « Surmonter les émotions destructrices », Pocket n°12 331, 2008, p. 151-152)

Rollier d'Abyssinie, région de Bandiagara (Mali)

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