dimanche 12 décembre 2010

Pratiquer à chaque instant

"Quand je contribuai à la fondation de l’Institut des hautes études bouddhiques en 1964, je fis une grave erreur. Les étudiants, qui comprenaient des jeunes moines et nonnes, étudièrent seulement des livres, des Écritures, et des idées. A la fin de leurs études, ils n’avaient récolté rien de plus qu’une poignée de connaissances et leurs diplômes. Dans le passé, quand des novices étaient acceptés dans un monastère, on les envoyait immédiatement dans le jardin pour apprendre à désherber, à arroser et à planter en Pleine Conscience. Le premier livre qu’ils lisaient était un recueil de gathas écrit par Maitre Doc The, l’ouvrage qui comprenait les poèmes à réciter en boutonnant votre veste, en vous lavant les mains, en traversant une rivière, en transportant de l’eau, en mettant vos chaussons au petit matin, enfin, des choses pratiques. Ainsi ils pouvaient pratiquer la Pleine Conscience toute la journée. C’était seulement plus tard qu’ils commençaient à étudier les soutras et à participer à des discussions ou à des entretiens privés avec le maître, et, même alors, les études théoriques étaient menées conjointement avec des activités pratiques. Si je devais aider à la création d’une autre université, je calquerais son fonctionnement sur celui des anciens monastères".

Thich Nhat Hanh, « La vision profonde, De la pleine conscience à la contemplation intérieure », Albin Michel n°131, 2009, p. 42-43

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