mercredi 25 février 2015

Mon corps veut dormir, mais pas ma tête

Quand ma fille avait 5 ans, elle avait du mal à s'endormir. Elle me demandait souvent : « Quand mon corps est fatigué mais pas ma tête, comment faire pour dormir ? » Parfois, à dix heures du soir, elle n'avait toujours pas trouvé le sommeil. Elle se levait. La fatigue s'accumulait. Toutes sortes d'idées lui trottaient dans la tête. Des histoires effrayantes l'empêchaient de dormir : Tom ne voulait plus jouer avec elle ; son poisson rouge était mort ; quelqu'un était caché sous son lit et voulait la tuer. Nous avons tout essayé : raconter des histoires, prendre un bain chaud, faire des exercices de relaxation, dire sur un ton irrité que cela suffisait et qu'elle devait maintenant dormir comme tout le monde. Rien n'y faisait.
Finalement, j'ai trouvé une solution : il suffisait que ma fille écoute moins les ruminations dans sa tête et qu'elle fasse descendre son attention, lentement, depuis sa tête jusqu'au ventre; elle devait essayer encore et encore, jusqu'à ce qu'elle finisse par se calmer. Dans le ventre, il n'y a pas d'idées. Là se trouve la respiration qui, comme une houle douce, bouge constamment. Un mouvement doux, un mouvement apaisant. Un mouvement qui, lentement, la berçait en l'endormant. Ma fille a maintenant 21 ans et elle utilise encore souvent cet exercice.
Un exercice aussi simple peut aider à quitter la tête pour le ventre, là où les idées ne s'agitent plus, là où tout est calme et silencieux.
Voilà le premier exercice que j'ai fait avec ma fille. ... Beaucoup d'enfants apprécient ce petit travail de conscience de la respiration tout juste avant de dormir.
(SNEL Éline, « Calme et attentif comme une grenouille » (2010), Préface de Christophe ANDRÉ, Éditions des Arènes, 2012, p.17-19)


Horloge astronomique, place Saint-Marc (Venise, Italie)

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