mercredi 5 mars 2014

Le circuit des émotions

... Il y a deux manières de traiter les émotions. Daniel Goleman [Docteur en psychologie, enseignant à Harvard] les appelle la « voie  haute » (ou lente) et la « voie basse » (ou rapide). Les circuits de la voix basse opèrent en deçà de la conscience et traitent les informations très rapidement. L'essentiel de ce que nous faisons, en particulier dans le domaine émotionnel, est piloté par les imposants réseaux neuronaux qui composent cette voie. Par exemple, si vous percevez une pointe de sarcasme dans la voix de quelqu'un ou si un sourire vous redonne le moral, c'est la voie basse qui est à l’œuvre. À l'inverse, les systèmes neuronaux de la « voie haute » travaillent de manière plus méthodique, pas à pas.
Quand nous traitons les informations à ce niveau, nous sommes conscients de ce qui se passe et nous avons un certain contrôle sur notre vie intérieure – ce qui n'est pas le cas avec la voie basse. Si nous cherchons une manière de riposter à la remarque sarcastique mentionnée ci-dessus ou de nous rapprocher de la personne qui nous a souri, c'est la voie haute qui est sollicitée. Ces deux voies enregistrent les événements à des vitesses différentes. La voie basse est plus rapide mais plus sommaire ; la voie haute, quoique plus lente, offre une vision plus précise de ce qui se passe.
Comme nous l'avons vu, les informations qui transitent par la voie basse sont souvent non verbales et contournent les centres du langage. Nous ressentons quelque chose, mais nous ne l'exprimons pas. Cette intuition peut littéralement nous venir des « tripes ». En effet, nous prenons parfois conscience des informations communiquées par l'amygdale grâce à des circuits qui s'étendent jusqu'au système digestif. La pratique de la pleine conscience peut nous aider à être plus attentif à ce niveau de traitement émotionnel, nous permettant ainsi de mieux gérer nos émotions. Cette forme de maîtrise de soi est cruciale au travail, en particulier lorsqu'on est confronté à des accès d'émotions négatives – peur, anxiété, fureur, frustration – susceptibles de nous submerger. Daniel Goleman parle de « kidnapping par l'amygdale » pour décrire ce qui peut nous arriver quand l’amygdale est subitement activée et que différents processus neuropsychologiques sont déclenchés de sorte que la voie basse domine complètement la voie haute.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p.148-150)

Cormoran, Bretagne (France)

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