vendredi 27 mai 2011

Après la méditation...

"Pratiquer en période d’après-méditation est d’une importance égale. Il faut donc comprendre comment les deux se complètent l’une l’autre. La compréhension spirituelle acquise durant la méditation doit renforcer celle de la période ultérieure, et vice versa. Grâce à l’inspiration gagnée pendant les sessions méditatives, on peut développer de multiples vertus comme la compassion, la bienveillance, le respect des bonnes qualités d’autrui, etc. Au cours de la séance, il est plus facile d’assumer un certain degré de piété. L’épreuve réelle vient au moment de faire face au monde extérieur. C’est pourquoi il faut être diligent dans la pratique post-méditative. 
Quand on est assis en train de prier et de méditer, on trouve à l’évidence une certaine paix de l’esprit. On est capable de générer de la compassion envers les pauvres et les nécessiteux, et de se sentir plus tolérant à l’égard de nos rivaux. L’esprit est plus détendu et moins agressif. Mais c’est bien plus difficile de garder cette attitude quand on est confronté aux réalités de la vie. Méditer, c’est comme nous entraîner pour la vie réelle. Sauf à nous engager dans une harmonisation de nos expériences méditatives et post-méditatives, notre comportement spirituel perd de son nécessaire impact. On peut être aimable et faire preuve de compassion pendant la méditation, mais si quelqu’un nous harcèle sur la route ou nous insulte en public, il est fort possible que l’on s’emporte jusqu’à devenir agressif. On peut même répondre sur-le-champ. Si tel est le cas, toute la patience, la bienveillance et la compréhension acquise au cours de la méditation s’évanouit instantanément. Bien sûr, c’est très facile de montrer compassion et altruisme quand on est installé confortablement sur son siège, mais c’est l’expérience pratique qui fait problème. Par exemple, quand on a l’occasion de se battre et qu’on y renonce, c’est une pratique des enseignements. Quand on a le pouvoir de malmener quelqu’un et que l’on s’en abstient, c’est une pratique des enseignements. La pratique réelle des enseignements, c’est de se contrôler soi-même en de telles circonstances. 
Pour que la pratique spirituelle soit stable et durable, il nous faut nous exercer avec constance. Un pratiquant fantasque a peu de chance d’atteindre son objectif. Il est d’extrême importance de pratiquer les enseignements jour après jour, mois après mois, année après année. Quiconque pratique assidûment peut développer des réalisations spirituelles. Attendu que tout phénomène impermanent change, un jour, vos esprits rudes et sauvages deviendront disciplinés et sages, pleinement détendus et paisibles. … 
… L’épreuve réelle de la pratique consiste à voir si l’on peut l’appliquer face à des situations perturbatrices. Je pense que la pratique post-méditative est probablement plus importante que celle accomplie en cours de session. Durant cette dernière, en fait, on se recharge, on alimente ses batteries pour être capable de pratiquer après. Ainsi, mieux nous serons à même de façonner l’esprit pendant la session, plus nous serons aptes à affronter ensuite les difficultés".
Dalaï-lama, « L’harmonie intérieure », J’ai Lu n°7472, 2009, p. 74-76

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