dimanche 18 septembre 2016

Le juste milieu dans la pratique spirituelle

Déserts d'Égypte (IV-Vème siècles après JC)
L’Abbé Antoine conversait un jour avec plusieurs frères lorsque survint un chasseur qui chassait le gibier dans le désert. Voyant que l’Abbé Antoine et les frères s’amusaient, il fut scandalisé. L’Abbé Antoine lui dit : « Mettez une flèche dans votre arc et lancez-la. » Il le fit. Une autre, commanda l’Ancien. Et une autre, et une autre. » Le chasseur répondit : « Si je tends sans cesse mon arc, il va se briser. L’Abbé Antoine répliqua : « Il en est de même dans la vie spirituelle. Si nous nous tendons outre mesure, nous nous effondrerons bientôt. Aussi est-il bon, de temps en temps, de relâcher nos efforts. »
 (« La sagesse du désert, aphorismes des Pères du désert », présentés par Thomas Merton, Albin Michel (2006) p. 95)

Inde (VIème siècle avant JC)
Au début de sa quête du spirituel, Bouddha s’adonnait à de nombreuses austérités.
Un jour, deux musiciens vinrent à passer près de l’arbre où il était assis et méditait, et il entendit l’un d’eux dire à l’autre : « Ne tends pas trop les cordes de ton sitar, elles vont casser ; ne les laisse pas trop lâches non plus, elles ne vibreront pas. Observe le juste milieu. »
Ces propos frappèrent à tel point Bouddha qu’ils révolutionnèrent sa manière de percevoir la spiritualité. Il était persuadé qu’ils avaient été prononcés pour lui. Dès cet instant il abandonna toutes ses austérités et se mit à suivre une voie qui était facile et légère : la voie de la modération. De fait, sa manière de percevoir l’illumination s’appelle le juste milieu.
(Anthony de Mello, s.j., « Histoires d’humour et de sagesse » [1987], Éd. Albin Michel poche 2011 n°172, p.107)

Ibis rouge

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