mercredi 3 juin 2015

Reconnaître et conduire le flux des pensées (2)

Lorsque vous apprenez à mieux connaître votre pensée, vous remarquez mieux ses histoires, ses jugements, ses interprétations, les « je dois encore faire ceci ou cela ». Vous découvrez à quel point les idées relatives au passé ou à l'avenir ont de l'influence. Vous pouvez alors vous dire : « Ce sont des ruminations », « Je me fais du souci pour quelque chose que je ne dois faire que dans quatre semaines », « Si c'était encore comme ça... ».
Les idées sont agitées. Elles cherchent des stimulations. Elles vagabondent, réagissent impulsivement et passent du coq à l'âne. Vous apprenez à les connaître en les suivant pendant un temps. Vous les calmez si vous ne suivez pas à chaque fois les « il faut » ou les « si ceci..., alors cela ». Ainsi vous pouvez opérer plus facilement des choix : est-ce que j'emboîte le pas ou est-ce que je dis : «Non, pas maintenant » ?
Une attention consciente peut vous aider à briser des idées et des modes de réaction dysfonctionnels. En établissant une autre relation avec vos idées, vous vous rendez moins dépendant de leur contenu. Vous pouvez alors vous rendre compte qu'avoir des idées et en prendre conscience sont deux choses différentes. Vous arrivez ainsi à des découvertes surprenantes :
  • Vous avez des idées, mais vous n'êtes pas vos idées.
  • Vous ne pouvez pas vous empêcher d'avoir des idées, mais vous pouvez ne pas toujours les écouter.
  • Lorsque vous êtes calme, vous apprenez et retenez beaucoup mieux que quand vous êtes stressé.
Lorsque vous êtes moins assujetti à vos réactions (notamment de panique), vous restez le capitaine du navire. Vous faites des choix différents, conscients, salutaires. Revenir à la respiration quand une vague risque de vous submerger, cela aide considérablement. Vous ne pouvez pas arrêter les vagues de la vie, mais vous pouvez apprendre surfer sur une planche sans voile. Bien sûr, ce n'est pas toujours facile. Surfer n'est pas pour rien un sport difficile. Mais en vous exerçant souvent, vous apprenez comment être pleinement présent à cette vague-ci, maintenant. Vous apprenez à utiliser une partie de sa force et de son énergie de sorte que vous restez debout. Quelle sensation formidable ! La tension et le stress sont inévitables. Vous n'avez pas de contrôle sur les situations qui les provoquent, mais vous en avez sur la façon d'y réagir. Ça, c'est une idée sûre. Si, malgré tout, vous ne trouvez pas le sommeil et que vous ressassez ce qui ne va pas bien et ce que vous devriez encore faire, vous avez cette possibilité : prendre conscience du fait que vous ruminez, ensuite passer de la tête au ventre.
(SNEL Éline, « Respirez : la méditation pour les parents et les ados » (2014), Éditions des Arènes, 2015, p.73-75)

Lézard, Parc national des lacs de Plitvice (Croatie)

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