jeudi 15 janvier 2015

La sobriété heureuse

Le diamant

Le sannyāsin(*) avait atteint la périphérie du village
et il s'installa pour la nuit sous un arbre,
quand un villageois s'approcha en courant et lui dit :
« La pierre ! La pierre !, Donnez-moi la pierre précieuse ! »
« Quelle pierre ? » demanda le sannyāsin.
« La nuit dernière, le seigneur Shiva m'apparut en rêve, dit le villageois,
et me dit que si j'allais à la périphérie du village à la tombée de la nuit,
je trouverais un sannyāsin qui me donnerait une pierre précieuse
qui me rendrait riche pour le reste de ma vie. »

Le sannyāsin fouilla dans son sac et en sortit un pierre :
« Il voulait probablement dire celle-ci, dit-il, en tendant la pierre au villageois :
je l'ai trouvée dans un sentier de la forêt, il y a quelques jours.
Vous pouvez certainement l'avoir. »
L'homme regarda la pierre avec émerveillement : c'était un diamant.
Probablement le plus gros diamant du monde entier,
puisqu'il avait les dimensions d'une tête d'homme.
Il prit le diamant et s'éloigna.

Toute la nuit, il se retourna dans son lit, incapable de dormir.
Le lendemain, dès l'aube, il éveilla le sannyāsin et lui dit :
« Donnez-moi la richesse qui vous permet de donner ce diamant avec autant d'aisance. »

(*) : sannyāsin : Terme sanscrit qui désigne un « Renonçant ».

(Anthony de Mello, s.j., « Comme un chant d’oiseau » [1982], Éd. Desclée de Brouwer/Bellarmin 1984, p.153-154)p.153-154)

Stupa de Chabahil (Katmandou, Népal)

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