mercredi 2 octobre 2013

Éteindre le feu de la colère

Sauvegarder sa maison
Quand quelqu’un nous blesse par ses paroles ou par ses actes, nous avons tendance à prendre des mesures de rétorsion, afin que cette personne souffre à son tour. Nous espérons ainsi diminuer notre propre tourment : « Je veux te punir. Je veux que tu souffres parce que tu m’as blessé, et quand je te verrai souffrir intensément, je me sentirai bien mieux. »
Bon nombre d’entre nous pensent qu’un comportement aussi puéril est justifié. En réalité, en agissant ainsi, vous inciterez l’autre à se venger. Il en résultera une escalade dans la souffrance de part et d’autre. En fait, vous avez tous deux besoin de compassion et d’aide, pas d’une punition.
Chaque fois que vous êtes blessé, irrité, regardez en vous-même et prenez grand soin de vos émotions. Ne dites rien, ne faites rien. Tout ce que vous pourrez dire ou faire sous l’empire de la colère pourrait détériorer encore plus votre relation.
Rares sont ceux qui font l’effort de se comporter ainsi. Nous sommes peu enclins à regarder en nous-mêmes. Nous voulons rendre coup pour coup afin de punir l’autre.
Si un incendie ravage votre maison, la chose la plus urgente à faire est de tenter de l’éteindre, et non de courir après celui que vous croyez être responsable. Si vous le pourchassez, les flammes réduiront votre maison en cendres. II ne serait pas sage d’agir ainsi. Vous devez absolument tout faire pour l’éteindre. De même, lorsque vous êtes en colère, en continuant à vous disputer avec l’autre personne, en cherchant à la punir, vous agissez exactement comme celui qui court après l’incendiaire pendant que sa maison est dévorée par les flammes.
(Thich Nhat Hanh, « La colère », Pocket n°11 727, 2011, p.27-28)

Un visage où la colère est empreinte est tout à fait contre nature. Lorsque souvent elle s’y retrace, sa beauté se meurt et finit par s’éteindre, si bien qu’il n’est plus absolument possible de la ranimer. Efforce-toi de conclure de ce fait, que cet état est contraire à la raison…
(MARC-AURÈLE [121–180 ap. J-C], « Pensées pour moi-même », Livre XXVII, XXIV)


Calao terrestre

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