Ce qu’on appelle communément « esprit » est un tourbillon de pensées qui oscillent entre l’attachement et le rejet, la joie et la peine. Ces pensées entretiennent en nous un état de confusion ... . Contrairement à la conscience éveillée, ce flot de pensées nous entraîne continuellement d’une illusion à une autre. Des sentiments de désir ou de haine surviennent soudain, provoqués par les circonstances les plus diverses comme la rencontre imprévue d’un ami ou d’un ennemi. Si on ne les contrecarre pas immédiatement au moyen d’un antidote approprié, ils s’enracinent et prolifèrent en renforçant le pouvoir des émotions perturbatrices et en créant toujours plus de tendances aux conséquences malheureuses. Pourtant, quelle que soit leur force apparente, il ne s’agit que de pensées qui finiront par disparaître en révélant leur nature vide. Dès que nous reconnaissons la véritable nature de l’esprit, les pensées qui semblent apparaître et disparaître sans jamais cesser ne peuvent plus nous impressionner ni nous leurrer. Comme les nuages d’été qui se forment dans le ciel, demeurent un moment, puis se dissolvent dans l’espace, les pensées éphémères s’élèvent en nous, demeurent un instant, puis s’évanouissent dans la dimension vide de l’esprit. En fait, rien ne s’est véritablement passé.
Quand un rayon de soleil traverse un morceau de cristal, il provoque l’apparition de lumières irisées, claires, brillantes et néanmoins sans substance. De même, les pensées, dans leur infinie variété, qu’elles soient de désir, de dévotion, de compassion, de méchanceté ou autres, sont insaisissables, impalpables, immatérielles ; il n’en est aucune qui ne soit pas pure vacuité. Si vous savez reconnaître cela au moment même où les pensées surgissent, ces dernières s’évanouiront. La haine qu’elles expriment, par exemple, ne pourra plus vous ébranler, et les autres émotions perturbatrices cesseront d’elles-mêmes. Vous ne commettrez plus d’actes malveillants, et, par conséquent, vous ne causerez plus de souffrances.
(Dilgo Khyentsé Rinpotché, cité par Matthieu RICARD, « Chemins spirituels, petite anthologie des plus beaux textes tibétains » (2010), Pocket n°14 777, 2011, p.193-194)Quand un rayon de soleil traverse un morceau de cristal, il provoque l’apparition de lumières irisées, claires, brillantes et néanmoins sans substance. De même, les pensées, dans leur infinie variété, qu’elles soient de désir, de dévotion, de compassion, de méchanceté ou autres, sont insaisissables, impalpables, immatérielles ; il n’en est aucune qui ne soit pas pure vacuité. Si vous savez reconnaître cela au moment même où les pensées surgissent, ces dernières s’évanouiront. La haine qu’elles expriment, par exemple, ne pourra plus vous ébranler, et les autres émotions perturbatrices cesseront d’elles-mêmes. Vous ne commettrez plus d’actes malveillants, et, par conséquent, vous ne causerez plus de souffrances.
Annapurna II, vue depuis Sarangkot (Népal) |
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