[...] L’analyse complète des données, réalisée ultérieurement, confirma que les réseaux cérébraux activés par la méditation sur la compassion étaient très différents de ceux liés à l’empathie que Tania étudiait depuis des années. Dans les études précédentes, des personnes non entraînées à la méditation observaient une personne qui était assise près du scanner et recevait des décharges électriques douloureuses dans la main. Ces chercheurs ont alors constaté qu’une partie du réseau cérébral associé à la douleur est activée chez les sujets qui ne font qu’observer quelqu’un en train de souffrir. Ils souffrent donc de voir la souffrance de l’autre. Plus précisément, deux aires du cerveau, l’insula antérieure et le cortex cingulaire, sont fortement activées lors de cette réaction empathique et leur activité est corrélée avec une expérience affective négative de la douleur.
Lorsque je m’engageai dans la méditation sur l’amour altruiste et la compassion, Tania constata que les réseaux cérébraux activés étaient très différents. En particulier, le réseau lié aux émotions négatives et à la détresse n’était pas activé lors de la méditation sur la compassion, tandis que certaines aires cérébrales traditionnellement associées aux émotions positives, à l’amour maternel, par exemple, l’étaient.
(Matthieu RICARD, « Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance » (2013), Éditions NiL, p.67-68)
Désert blanc (Égypte) |
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