L’homme pria, supplia et usa de mille arguments pour qu’on lui accordât encore un petit peu de vie, mais l’Ange était inflexible. « Donnez-moi trois jours de vie et je vous donne une grande partie de ma fortune », supplia l’homme. L’Ange ne voulut rien entendre et commença à l’attirer vers lui. « Donnez-moi juste un jour, je vous en supplie, et vous pourrez avoir tout ce que j’ai accumulé au prix de tant d’efforts et de sueur. »
Il ne réussit à extorquer qu’une petite concession à l’Ange – quelques instants pour rédiger la note suivante : « Ô vous, qui que vous soyez, qui découvrez la présente note, si vous avez assez de moyens de subsistance, ne gâchez pas votre vie en accumulant des fortunes. Vivez ! Toute ma fortune n’a pu m’acheter une seule heure de vie ! »
Lorsque des millionnaires meurent et que les gens demandent : « Combien ont-ils laissé ? », la réponse est, évidemment : « Tout. »
Et quelquefois : « Ils n’ont pas tout laissé : ils ont été séparés de tout. »
(Anthony de Mello, s.j., « Histoires d’humour et de sagesse » [1987], Éd. Albin Michel poche 2011 n°172, p.85-86)
Orpaillage, Burkina-Faso |
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