– … L’équipe du Professeur Davidson a donc été plus loin : elle a comparé les cerveaux de moines ayant médité dix mille heures à ceux de moines ayant médité quarante mille heures (cela existe), et ils ont constaté que face à ces situations qui, d’habitude, déclenchent des émotions désagréables, ces super-champions de la méditation activaient encore davantage leur cortex préfrontal gauche, généraient encore plus facilement d’émotions agréables et avaient un système immunitaire encore plus résistant que celui de leurs homologues n’ayant médité que dix mille heures. Il semble donc qu’il y ait bien une relation de cause à effet entre la pratique assidue de la méditation et l’obtention d’une aptitude à générer davantage d’émotions positives et à avoir de meilleures défenses immunitaires, même quand le contexte devient négatif. Comment ? Pourquoi ? Avant de connaître les processus de la plasticité neuronale, on n’aurait pas su expliquer cela. C’est passionnant sur le plan intellectuel, mais surtout nous savons désormais de façon certaine que nous disposons tous de la capacité d’inverser les effets dévastateurs d’un contexte émotionnellement négatif.
– À condition de méditer d’abord quelques milliers d’heures !– Sans pousser si loin, il est clair que cette façon d’utiliser la plasticité neuronale demande un entraînement rigoureux. Ce n’est pas en consommant des pilules, ni en lisant des livres que l’on peut tracer en soi de nouvelles voies neuronales. Mais on y arrive efficacement en méditant.
(
Christophe ANDRÉ, Pierre BUSTANY, Boris CYRULNIK, Thierry JANSSEN, Jean-Michel OUGHOURLIAN, Entretiens avec Patrice VAN EERSEL « Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner » (2012), Éditions Albin MICHEL 2012, Entretien avec Thierry JANSSEN, p.184)
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Désert aux alentours de l'Oasis de Siwa (Égypte) |
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