Bien sûr, ils respiraient déjà auparavant. Ils veulent donc parler d'une prise de conscience de leur propre respiration : ils ont découvert comment la pleine conscience de leur souffle pouvait être cultivée dans des moments de calme et appliquée aux activités quotidiennes.
Le second élément de leur réponse souligne que, pour la plupart, nous ne sommes que vaguement conscients de penser sans cesse. Nous ne le ressentons pleinement qu'à partir du moment où nous prêtons une attention systématique à notre respiration, où nous commençons à observer sans juger ce que nous avons en tête. Nous comprenons alors qu’il est bien difficile de stabiliser notre attention, de rester concentré sur une chose, notre souffle par exemple.
Quand nous nous intéressons à notre respiration et à ce qui, dans notre esprit, nous en détourne, nous voyons aussitôt que la pensée ne cesse jamais et que la plupart de nos pensées sont catégoriques et en partie ou en totalité inexactes. Nous voyons que notre pensée cherche surtout à juger et à évaluer nos perceptions, à générer des idées et des opinions. Nous voyons aussi que notre pensée est complexe, chaotique, imprévisible, souvent incohérente et contradictoire.
Ce flux de pensée est constant, pratiquement à notre insu. Nos pensées semblent animées d'une vie propre. Comme des nuages, elles vont et viennent, ce sont les incidents successifs qui se produisent dans le champ de notre conscience. Pourtant, nous nous en servons pour créer sans cesse des modèles de réalité, sous la forme d'idées et d'opinions sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde, puis nous les croyons vraies et nous rejetons souvent les preuves du contraire.
(KABAT-ZINN Jon et Myla, « À chaque jour ses prodiges, Être parents en pleine conscience » [1997], Éditions Les Arènes, 2012, Préface Christophe André [2012], p.134-135)
Aigrette, Bretagne (France) |
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