"Deux chercheurs, Geoff Cohen et Greg Walton, ont distribué à leurs étudiants de l'université Yale la biographie de Nathan Jackson, un mathématicien réputé. Une fois sur deux, ils ont modifié la date de naissance de Jackson pour la faire coïncider avec celle de l'étudiant qui lirait le texte. Tous les élèves ayant pris connaissance de la biographie, il leur fut demandé de résoudre un épineux problème de mathématiques. Ceux dont la date d'anniversaire correspondait artificiellement avec celle du mathématicien ont consacré 65 % de temps de plus que les autres à sa résolution et ont, de fait, bien mieux réussi. « Ces élèves avaient éprouvé une forme de proximité avec Jackson et cela les avait motivés à l'imiter », explique David Brooks."
Le Point n°2071, 24 mai 2012, « Nos émotions nous manipulent… » par Émilie Lanez, p. 78
Meilleur à droite
"Nos choix ne sont pas rationnels. Ils sont émotionnels. Ainsi les consommateurs pensent que les produits disposés sur le côté droit d'un étalage sont de meilleure qualité. Deux chercheurs, Timothy Wilson et Richard Nisbett, ont disposé quatre paires de collants identiques sur une table. Les clientes doivent les noter chacun. Résultat : plus le collant se situe à droite, meilleure est sa note. 40% des clientes ont donné la meilleure note au collant situé à l'extrême droite, 31% au suivant vers la gauche, 17% à celui d'après. Et 12% à celui de l'extrême gauche".
Téléphone mongol
"On demande à un groupe d'étudiants de noter les trois premiers chiffres de leur numéro de téléphone. Puis à tous les étudiants de deviner l'année de naissance de Gengis Khan. Ceux qui ont noté les trois premiers chiffres de leur numéro de téléphone ont été plus nombreux à répondre que l'empereur mongol a vécu au 1er millénaire. Soit à une époque qui s'écrit en trois chiffres…"
À notre insu
"Une perception donnée influe sur le comportement. À notre insu. On fait lire à des sujets une série de mots, vaguement liée au troisième âge (« Côte d’Azur, bridge, ancien »), ils quittent la salle en marchant plus lentement qu'à leur entrée. Si on leur donne une liste de mots tels que « grossier, irritant, intrusion », ils seront plus enclins à couper la parole à leur interlocuteur dans une conversation tenue, alors que l'expérience est supposée finie. Magique, cette influence marche dans les deux sens. Ainsi si on raconte à un étudiant qui s'apprête à subir un examen des histoires de succès éclatants, il réussira mieux. Si on emploie les mots « réussir, maîtriser, réaliser » dans une phrase, ses résultats seront meilleurs. Attention, si vous jouez sur les stéréotypes négatifs, l'inverse se produira".
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