... Lorsqu'ils apprennent à prêter attention de cette manière — délibérément, dans l'instant présent et sans jugement —, les participants des ateliers de pleine conscience expérimentent peu à peu un changement de perspective. Ils apprennent à ne plus s'identifier au contenu de leur conscience — leurs pensées, leurs émotions et leurs sensations corporelles — et à voir leur expérience moment après moment avec plus de clarté et d'objectivité.
Cette aptitude à changer de perspective a été décrite comme une forme de reperception. Au lieu d'être submergés par le drame de leurs récits personnels et des histoires de leur vie, les participants des programmes de MBSR [Mindfulness Based Stress Reduction] apprennent à prendre un peu de recul et à être témoins de ce qui leur arrive. Ils comprennent que les phénomènes qui apparaissent au cours de pratiques telles que la méditation sont distincts de l'esprit qui les contemple. Cette faculté de « reperception » entraîne une rotation subtile dans la conscience, où ce qui était précédemment « sujet » devient « objet ».
…
La reperception est différente du détachement. Il ne s'agit pas de prendre du recul par rapport à notre expérience au point de devenir apathique ou engourdi.
L'expérience de la reperception en pleine conscience engendre plutôt une connaissance profonde : une plus grande intimité avec tout ce qui se présente à nous moment après moment. La pleine conscience permet de prendre une certaine distance avec notre expérience au sens où celle-ci devient plus claire. Mais ce phénomène ne se traduit pas par une déconnexion ou une dissociation. Il nous permet d’éprouver le flux changeant de nos expériences mentales et physiques sans nous identifier ni nous accrocher à elles. Au bout du compte, il génère une vision profonde, pénétrante, non conceptuelle, de la nature de l'esprit et du monde. Au lieu de mener à un froid détachement, il nous permet de nous connecter de manière plus intime à notre expérience moment après moment, en la laissant s'élever, retomber et changer de manière naturelle. Nous faisons alors l'expérience de ce qui est et non d'un commentaire ou d'une histoire sur ce qui est. Loin d'éprouver de l'apathie ou de l'indifférence, nous accédons à une richesse, à une texture et à une profondeur accrues – moment après moment.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p. 48-51)
Cette aptitude à changer de perspective a été décrite comme une forme de reperception. Au lieu d'être submergés par le drame de leurs récits personnels et des histoires de leur vie, les participants des programmes de MBSR [Mindfulness Based Stress Reduction] apprennent à prendre un peu de recul et à être témoins de ce qui leur arrive. Ils comprennent que les phénomènes qui apparaissent au cours de pratiques telles que la méditation sont distincts de l'esprit qui les contemple. Cette faculté de « reperception » entraîne une rotation subtile dans la conscience, où ce qui était précédemment « sujet » devient « objet ».
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La reperception est différente du détachement. Il ne s'agit pas de prendre du recul par rapport à notre expérience au point de devenir apathique ou engourdi.
L'expérience de la reperception en pleine conscience engendre plutôt une connaissance profonde : une plus grande intimité avec tout ce qui se présente à nous moment après moment. La pleine conscience permet de prendre une certaine distance avec notre expérience au sens où celle-ci devient plus claire. Mais ce phénomène ne se traduit pas par une déconnexion ou une dissociation. Il nous permet d’éprouver le flux changeant de nos expériences mentales et physiques sans nous identifier ni nous accrocher à elles. Au bout du compte, il génère une vision profonde, pénétrante, non conceptuelle, de la nature de l'esprit et du monde. Au lieu de mener à un froid détachement, il nous permet de nous connecter de manière plus intime à notre expérience moment après moment, en la laissant s'élever, retomber et changer de manière naturelle. Nous faisons alors l'expérience de ce qui est et non d'un commentaire ou d'une histoire sur ce qui est. Loin d'éprouver de l'apathie ou de l'indifférence, nous accédons à une richesse, à une texture et à une profondeur accrues – moment après moment.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p. 48-51)
Tessaout, Atlas (Maroc) |
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