Un villageois passait un jour devant une caverne creusée dans une montagne, et c’était le moment précis où cette caverne faisait une de ses rares apparitions permettant à tous ceux qui le désiraient s’enrichir de ses trésors. L’homme entra donc dans la caverne et découvrit des amoncellements de bijoux et de pierres précieuses qu’il fourra en toute hâte dans les sacoches de selle de son âne, parce qu’il connaissait la légende selon laquelle la caverne ne serait accessible que pour une très brève période de temps, de sorte qu’il fallait se hâter de saisir ses trésors.
L’âne était chargé au maximum et l’homme se remettait en route, quand il se souvint tout à coup qu’il avait laissé son bâton dans la caverne. Mais le moment était arrivé pour la caverne de disparaître : elle disparut, l’homme disparut avec elle et on ne le revit jamais plus.
Après l’avoir attendu un an ou deux, les villageois vendirent le trésor qu’ils avaient trouvé sur le dos de l’âne et devinrent les bénéficiaires de la bonne chance de l’infortuné bonhomme.
Quand le moineau construit son nid dans la forêt, il n’occupe qu’une branche. Quand le cerf étanche sa soif à la rivière, il ne boit pas plus que son estomac ne peut contenir.
Nous accumulons les choses parce que nos cœurs sont vides.
(Anthony de Mello, s.j., « Histoires d’humour et de sagesse » [1987], Éd. Albin Michel poche 2011 n°172, p.87-89)
Grenier collectif, Ksar Ouled Soltane (Tunisie) |
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