Quand nous regardons ainsi nos pensées et nos sentiments, nous sentons parfois se desserrer l'étau des adjectifs possessifs. Dans ces moments, ce n'est plus « ma » pensée, mais juste « une » pensée, non plus « mon » sentiment, mais simplement « un » sentiment. Cela peut nous libérer d'un solide attachement à « nos » pensées, opinions et émotions, et nous donner plus de latitude. Qu'il s'agisse d'agacement ou d'embarras, d'impatience ou de colère, identifier le sentiment en pleine conscience nous ouvre de nouveaux choix et permet de ne pas être bloqué, de ne pas réagir sans conscience. Cela ne signifie pas que nous ne prenons plus nos émotions ou nos pensées au sérieux, ni que nous n'en tenons plus compte. Mais savoir que nos pensées ne sont que des pensées, que nos sentiments ne sont que des sentiments, cela nous aide à agir de façon plus appropriée, à être plus à l'écoute de nous-mêmes et des exigences de chaque situation.
(KABAT-ZINN Jon et Myla, « À chaque jour ses prodiges, Être parents en pleine conscience » [1997], Éditions Les Arènes, 2012, Préface Christophe André [2012], p. 136)
Bouddha, détail (Musée Guimet, Paris) |
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