L’opulent industriel venu du nord était horrifié de voir le pêcheur du sud étendu paresseusement à côté de son bateau en fumant sa pipe.
- « Pourquoi n'êtes-vous pas à la pêche ? » demanda l'industriel.
- « Parce que j'ai attrapé assez de poissons pour la journée », répondit le pêcheur.
- « Pourquoi n'en pêchez-vous pas plus que vous n'en avez besoin ? » demanda encore l'industriel.
- « Qu'est-ce que j'en ferais ? demanda à son tour le pêcheur.
- « Vous pourriez gagner plus d'argent », répondit l'autre. « Avec cet argent, vous pourriez ajouter un moteur à votre bateau, puis vous pourriez aller en eaux plus profondes et pêcher plus de poissons. Ce qui vous permettrait d'acheter des filets de nylon. Et ces filets vous apporteraient plus de poissons et plus d'argent. Bientôt, vous auriez assez d'argent pour posséder deux bateaux… peut-être même une flotte de bateaux. Et alors, vous seriez un homme riche comme moi. »
- « Qu'est-ce que je ferais alors ? » demanda le pêcheur.
- « Alors, vous pourriez vous asseoir et jouir de la vie » repartit l'industriel.
- « Qu'est-ce que vous pensez que je fais actuellement ? » rétorqua le pêcheur.
(Anthony de Mello, s.j., « Comme un chant d’oiseau » [1982], Éd. Desclée de Brouwer/Bellarmin 1984, p. 145-146)- « Pourquoi n'êtes-vous pas à la pêche ? » demanda l'industriel.
- « Parce que j'ai attrapé assez de poissons pour la journée », répondit le pêcheur.
- « Pourquoi n'en pêchez-vous pas plus que vous n'en avez besoin ? » demanda encore l'industriel.
- « Qu'est-ce que j'en ferais ? demanda à son tour le pêcheur.
- « Vous pourriez gagner plus d'argent », répondit l'autre. « Avec cet argent, vous pourriez ajouter un moteur à votre bateau, puis vous pourriez aller en eaux plus profondes et pêcher plus de poissons. Ce qui vous permettrait d'acheter des filets de nylon. Et ces filets vous apporteraient plus de poissons et plus d'argent. Bientôt, vous auriez assez d'argent pour posséder deux bateaux… peut-être même une flotte de bateaux. Et alors, vous seriez un homme riche comme moi. »
- « Qu'est-ce que je ferais alors ? » demanda le pêcheur.
- « Alors, vous pourriez vous asseoir et jouir de la vie » repartit l'industriel.
- « Qu'est-ce que vous pensez que je fais actuellement ? » rétorqua le pêcheur.
Port de Camaret (Bretagne, France) |
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