mercredi 31 juillet 2013

L’écuelle dorée de Nagarjuna

Le grand saint bouddhiste Nagarjuna se déplaçait vêtu de son unique robe et avec – chose incongrue – une écuelle de mendiant en or reçue en cadeau d’un roi qui était son disciple.
Un soir, il se préparait à se coucher pour dormir parmi les ruines d’un ancien monastère quand il remarqua un voleur tapi derrière une des colonnes. « Hé ! prends ceci, dit Nagarjuna, en lui tendant l’écuelle d’or. Ainsi, tu ne me dérangeras pas quand je serai endormi. » Le voleur saisit de l’écuelle avec avidité et déguerpit – mais pour revenir le lendemain matin avec l’écuelle et une demande. Il dit : « Quand vous m’avez donné cette écuelle si librement, hier soir, vous m’avez fait me sentir très pauvre. Enseignez-moi comment acquérir les richesses qui rendent possible semblable détachement insouciant. »
Personne ne peut vous prendre ce que vous n’avez jamais pris pour vous-même.
Satisfaits de peu, ils sont riches comme des rois. Le roi lui-même est pauvre quand son royaume ne lui suffit pas.
(Anthony de Mello, s.j., « Histoires d’humour et de sagesse » [1987], Éd. Albin Michel poche 2011 n°172, p.94-95 et 96)



Sosuvlei, Désert du Namib (Namibie)

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