Parlons par exemple de l’illusion, de l’erreur de jugement qui consiste à croire qu’en changeant le monde extérieur vous changerez. Vous ne changerez pas si vous vous contentez de changer votre monde extérieur ; vous ne changerez pas en changeant de métier, de conjoint, de maison, de gourou ou de religion. Croire cela équivaut à croire que l’on change d’écriture en changeant de crayon. Ou que l’on modifie sa capacité de réfléchir en changeant de chapeau. Ces choses-là ne changent rien à ce que vous êtes. Et pourtant la plupart des gens gaspillent toute leur énergie à réaménager leur monde extérieur selon leurs changements de goûts. Ils y arrivent parfois – pour cinq minutes - et ont ainsi un petit répit. Mais ils restent tendus néanmoins, car pendant ce temps-là la vie continue à s’écouler, la vie continue à changer.
... Vous devez suivre le flot de la vie. Le grand Confucius disait : « Celui qui connaîtra un bonheur constant sera celui qui ne cessera de changer. » Le flot de la vie. Mais nous ne cessons de regarder en arrière, n’est-ce pas ?
(
Anthony de Mello, s.j., « Quand la conscience s’éveille » [1984], Éd. Albin Michel 2010, p.139-140)
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Fonte de neige sur un pin |
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