L'empathie, des capacités innées que l'on peut développer
L'entraînement à la pleine conscience est un moyen efficace de développer l'intelligence émotionnelle mais, surtout, de renforcer sensiblement les capacités d'écoute de soi et d'empathie.
Au cours des 2,6 millions d'années ou presque qui ont précédé l'apparition de l'agriculture, il y a dix mille ans environ, nos ancêtres ont vécu au sein de groupes tribaux ne comptant pas plus de cent cinquante membres. Dans cet environnement rude où ils devaient se disputer de maigres ressources, éviter les prédateurs et rechercher en permanence de la nourriture, ceux qui parvenaient à coopérer avaient en général une espérance de vie plus élevée et laissaient une progéniture plus nombreuse. Ceux qui favorisaient le travail d'équipe l'emportaient sur les autres. Ils avaient plus de chances de survivre et ce sont leurs gènes dont nous avons principalement hérité. Les processus qui ont façonné nos mécanismes neurobiologiques au cours de l'évolution ont engendré des circuits neuronaux qui nous permettent d'éprouver de l'empathie pour les autres. Nous avons la capacité extraordinaire de reconnaître l'état intérieur d'autrui — bien plus que toute autre espèce de la planète — et ce, grâce à trois systèmes neuronaux distincts. Nous sommes capables de percevoir — et de simuler dans notre propre expérience — les actes, les émotions et les pensées des autres.
Que vous entrepreniez une action ou que vous voyiez quelqu'un le faire, les mêmes réseaux s'activent dans votre cerveau. Et vous ressentez dans votre propre corps ce que l'autre éprouve dans son corps. C'est cette capacité à « refléter » le comportement d'autrui qui permet de parler de « neurones miroirs ». Ainsi, quand nous voyons une personne pétrifiée d'angoisse, nous ressentons dans notre corps ce qu'elle ressent — certes, le plus souvent dans une moindre mesure. De même, quand nous voyons des gens transportés de joie, nous éprouvons certaines caractéristiques physiques de l'allégresse.
Mais notre expérience résulte également de circuits affectifs, liés aux émotions. Et, que vous fassiez l'expérience d'émotions intenses, telle la peur ou la colère, ou que vous les voyiez chez quelqu'un d'autre, ce sont les mêmes circuits neuronaux qui s'activent. Les réseaux qui génèrent vos propres sentiments vous permettent de déchiffrer ceux d'autrui, de sorte que plus vous êtes conscient de vos sentiments et de vos sensations corporelles, plus vous êtes capable d'interpréter ceux des autres.
Mais un second ensemble de circuits entre en jeu lorsqu'on « interprète » les pensées et les convictions d'autrui. Les réseaux préfrontaux qui nous aident deviner les pensées des autres (ils n'atteignent leur maturité qu'assez tardivement, peut-être pas avant la fin de l'adolescence) et ceux associés à la perception de leurs sentiments et de leurs actes œuvrent de concert pour générer la compréhension globale de leur expérience intérieure. Plus nous sommes conscients – plus nos propres pensées, émotions et sensations corporelles nous sont familières –, plus nous percevons précisément les pensées, les émotions et les sensations corporelles d'autrui.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p.160-162)
L'entraînement à la pleine conscience est un moyen efficace de développer l'intelligence émotionnelle mais, surtout, de renforcer sensiblement les capacités d'écoute de soi et d'empathie.
Au cours des 2,6 millions d'années ou presque qui ont précédé l'apparition de l'agriculture, il y a dix mille ans environ, nos ancêtres ont vécu au sein de groupes tribaux ne comptant pas plus de cent cinquante membres. Dans cet environnement rude où ils devaient se disputer de maigres ressources, éviter les prédateurs et rechercher en permanence de la nourriture, ceux qui parvenaient à coopérer avaient en général une espérance de vie plus élevée et laissaient une progéniture plus nombreuse. Ceux qui favorisaient le travail d'équipe l'emportaient sur les autres. Ils avaient plus de chances de survivre et ce sont leurs gènes dont nous avons principalement hérité. Les processus qui ont façonné nos mécanismes neurobiologiques au cours de l'évolution ont engendré des circuits neuronaux qui nous permettent d'éprouver de l'empathie pour les autres. Nous avons la capacité extraordinaire de reconnaître l'état intérieur d'autrui — bien plus que toute autre espèce de la planète — et ce, grâce à trois systèmes neuronaux distincts. Nous sommes capables de percevoir — et de simuler dans notre propre expérience — les actes, les émotions et les pensées des autres.
Que vous entrepreniez une action ou que vous voyiez quelqu'un le faire, les mêmes réseaux s'activent dans votre cerveau. Et vous ressentez dans votre propre corps ce que l'autre éprouve dans son corps. C'est cette capacité à « refléter » le comportement d'autrui qui permet de parler de « neurones miroirs ». Ainsi, quand nous voyons une personne pétrifiée d'angoisse, nous ressentons dans notre corps ce qu'elle ressent — certes, le plus souvent dans une moindre mesure. De même, quand nous voyons des gens transportés de joie, nous éprouvons certaines caractéristiques physiques de l'allégresse.
Mais notre expérience résulte également de circuits affectifs, liés aux émotions. Et, que vous fassiez l'expérience d'émotions intenses, telle la peur ou la colère, ou que vous les voyiez chez quelqu'un d'autre, ce sont les mêmes circuits neuronaux qui s'activent. Les réseaux qui génèrent vos propres sentiments vous permettent de déchiffrer ceux d'autrui, de sorte que plus vous êtes conscient de vos sentiments et de vos sensations corporelles, plus vous êtes capable d'interpréter ceux des autres.
Mais un second ensemble de circuits entre en jeu lorsqu'on « interprète » les pensées et les convictions d'autrui. Les réseaux préfrontaux qui nous aident deviner les pensées des autres (ils n'atteignent leur maturité qu'assez tardivement, peut-être pas avant la fin de l'adolescence) et ceux associés à la perception de leurs sentiments et de leurs actes œuvrent de concert pour générer la compréhension globale de leur expérience intérieure. Plus nous sommes conscients – plus nos propres pensées, émotions et sensations corporelles nous sont familières –, plus nous percevons précisément les pensées, les émotions et les sensations corporelles d'autrui.
(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p.160-162)
Col de Sedlo - Sedlo pass, Parc National du Durmitor (Monténégro) |
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