Personnellement, je me suis beaucoup soigné par les livres ! Un de mes grands plaisirs, lorsque j'étais enfant, était de passer de longues heures à bouquiner au hasard dans la grande quantité de livres dont mon père, autodidacte privé d'études, remplissait la maison familiale. C'est d'ailleurs comme ça que je suis devenu psychiatre, après avoir lu (presque) … tous les volumes d'une encyclopédie de psychologie dont je me rappelle encore aujourd'hui les couvertures en skaï marron, et le nom de l'éditeur (qui m'impressionnait beaucoup à l'époque) : le « Centre d'études et de promotion de la lecture ». Bref, j'ai toujours considéré que le livre comptait parmi les moyens les plus intelligents et les plus économiques (quel rapport qualité-prix incomparable !) pour transmettre du savoir et de l'expérience. Alors, inutile de vous dire que je suis aujourd'hui un convaincu des effets du livre sur l'humain. Les courriers de lecteurs que je reçois, comme tous les auteurs de cet ouvrage, ont renforcé encore plus cette conviction. La relation que nous pouvons entretenir avec un livre est à la fois utile, nous l'avons vu, et aussi agréable. Le savoir psychologique, l'accès aux grilles de lecture sur l'intime, est passionnant. Et sentir que l'on change l'est également. Nous ne sommes pas parfaits, nous savons que nous ne pouvons l'être. Mais nous sommes perfectibles, et avons plaisir à nous sentir progresser. En psychothérapie, les patients qui progressent ne trouvent jamais le temps long. Et une existence où l'on se sent progresser, s'enrichir en expérience et en lucidité, n'est damais ennuyeuse.
(« Conseils de psys, ce qu’il faut savoir pour aller mieux » (2008) sous la direction de Christophe André, Éditions Odile Jacob (2008) [2013 pour l’édition Poches, n°353], Introduction de Christophe André p.11-12)
Vitrail, Église de Moncontour (Bretagne, France) |
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