La bienveillance est-elle plus naturelle que la haine ?
Le Dalaï-lama dit souvent que l'amour est plus naturel que la haine, l'altruisme plus naturel que l'égoïsme, car de la naissance à la mort nous avons tous besoin, pour survivre, de donner et de recevoir de l'amour pour accomplir à la fois notre propre bien et celui d'autrui. En général, ajoute-t-il, nous nous sentons « bien » lorsque nous manifestons de la bonté à autrui, et « mal » lorsque nous nuisons à autrui. Nous préférons la compagnie de personnes bienveillantes ; même les animaux s'éloignent de quelqu'un de coléreux, brutal et imprévisible. Selon lui, le rapport entre bonté et bien-être s'explique par le fait que l'homme est un « animal social » et que, de sa naissance à sa mort, son existence et sa survie dépendent étroitement de l'entraide et de la bienveillance dont il bénéficiera et dont il fera preuve à son tour à l'égard d'autrui.
Comment, dans ce cas, expliquer que l'humanité soit soumise à tant de conflits et de violence ? On peut comprendre la bienveillance comme l'expression d'un état d'équilibre mental de l'être humain et la violence comme un déséquilibre. La haine est une déviance qui provoque la souffrance de celui qui la subit et de celui qui l'inflige. Lorsque l'on suit un chemin de montagne, il s'en faut de peu pour faire un faux pas et dévaler la pente. Lorsque l'on perd nos points de repère et que l'on dévie de notre état d'équilibre, tout devient possible.
Il est donc clair qu'il faut apprendre à maîtriser nos pensées malveillantes dès qu'elles surgissent en notre esprit, tout comme il faut éteindre un feu dès les premières flammes, avant que la forêt tout entière s'embrase. Sans cette vigilance et cette maîtrise, il nous est très facile de nous écarter considérablement de notre potentiel de bienveillance.
Nourrir le potentiel de bonté présent en chaque être
...
Le Dalaï-lama rappelle souvent que l'homme, à la différence des animaux, est la seule espèce capable de faire un bien ou un mal immense à ses semblables. Comment faire en sorte que ce soit le bon côté de la nature humaine qui prenne l'avantage ? On peut trouver une inspiration dans ces paroles attribuées à un vieil homme amérindien : « Une lutte impitoyable se déroule en nous, dit-il à son petit-fils, une lutte entre deux loups. L'un est mauvais – il est haine, avidité, arrogance, jalousie, rancune, égoïsme et mensonge. L'autre est bon – il est amour, patience, générosité, humilité, pardon, bienveillance et droiture. Ces deux loups se battent en toi comme en tous les hommes. » L'enfant réfléchit un instant, puis demanda : « Lequel des deux loups va gagner ? » « Celui que tu nourris », répondit le grand-père.
(Matthieu RICARD, « Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance » (2013), Éditions NiL, p. 166-168)Le Dalaï-lama dit souvent que l'amour est plus naturel que la haine, l'altruisme plus naturel que l'égoïsme, car de la naissance à la mort nous avons tous besoin, pour survivre, de donner et de recevoir de l'amour pour accomplir à la fois notre propre bien et celui d'autrui. En général, ajoute-t-il, nous nous sentons « bien » lorsque nous manifestons de la bonté à autrui, et « mal » lorsque nous nuisons à autrui. Nous préférons la compagnie de personnes bienveillantes ; même les animaux s'éloignent de quelqu'un de coléreux, brutal et imprévisible. Selon lui, le rapport entre bonté et bien-être s'explique par le fait que l'homme est un « animal social » et que, de sa naissance à sa mort, son existence et sa survie dépendent étroitement de l'entraide et de la bienveillance dont il bénéficiera et dont il fera preuve à son tour à l'égard d'autrui.
Comment, dans ce cas, expliquer que l'humanité soit soumise à tant de conflits et de violence ? On peut comprendre la bienveillance comme l'expression d'un état d'équilibre mental de l'être humain et la violence comme un déséquilibre. La haine est une déviance qui provoque la souffrance de celui qui la subit et de celui qui l'inflige. Lorsque l'on suit un chemin de montagne, il s'en faut de peu pour faire un faux pas et dévaler la pente. Lorsque l'on perd nos points de repère et que l'on dévie de notre état d'équilibre, tout devient possible.
Il est donc clair qu'il faut apprendre à maîtriser nos pensées malveillantes dès qu'elles surgissent en notre esprit, tout comme il faut éteindre un feu dès les premières flammes, avant que la forêt tout entière s'embrase. Sans cette vigilance et cette maîtrise, il nous est très facile de nous écarter considérablement de notre potentiel de bienveillance.
Nourrir le potentiel de bonté présent en chaque être
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Le Dalaï-lama rappelle souvent que l'homme, à la différence des animaux, est la seule espèce capable de faire un bien ou un mal immense à ses semblables. Comment faire en sorte que ce soit le bon côté de la nature humaine qui prenne l'avantage ? On peut trouver une inspiration dans ces paroles attribuées à un vieil homme amérindien : « Une lutte impitoyable se déroule en nous, dit-il à son petit-fils, une lutte entre deux loups. L'un est mauvais – il est haine, avidité, arrogance, jalousie, rancune, égoïsme et mensonge. L'autre est bon – il est amour, patience, générosité, humilité, pardon, bienveillance et droiture. Ces deux loups se battent en toi comme en tous les hommes. » L'enfant réfléchit un instant, puis demanda : « Lequel des deux loups va gagner ? » « Celui que tu nourris », répondit le grand-père.
Monastère de Shéchèn (Bodnath, Népal) |
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