vendredi 27 janvier 2017

La méditation sur la respiration

La respiration, l'ancre de votre attention
 Il existe de nombreuses formes de méditation et toutes ne visent pas principalement à apaiser l'esprit et à développer l'attention. Pour celles dont c'est l'objectif, de multiples objets ont servi à focaliser l'attention au fil des siècles — par exemple, la flamme vacillante d'une bougie, un disque coloré, un galet, un son ou un mantra répété en silence. Dans le cadre du programme de MBSR, on commence par porter la conscience sur la respiration. On laisse simplement l'attention se poser sur les sensations qui accompagnent chaque inspiration et chaque expiration en suivant le souffle qui entre et qui sort. Quand l'esprit part ailleurs, ce qui arrive inévitablement, on note où il est allé, puis on le ramène sur la respiration avec douceur et bienveillance.
Il y a beaucoup d'avantages à se servir ainsi du souffle. Pour commencer, il est toujours là. Vous ne pouvez pas l'oublier à la maison le matin. C'est aussi une sorte de baromètre subtil qui vous permet d'évaluer votre état physique et émotionnel. Quand vous êtes tendu ou apeuré, vous avez tendance à retenir votre souffle. Quand vous êtes détendu et à l'aise, il circule plus librement. La conscience de la respiration peut générer une meilleure intégration de l'esprit, du corps et des émotions. En vous focalisant intentionnellement sur un objet unique, vous pouvez stabiliser votre esprit. Vous activez les réseaux cérébraux qui correspondent à l'objet de l'attention choisi et vous inhibez ceux qui correspondent aux demandes d'attention concurrentes — sans brusquer les choses.
C'est comme si le cerveau « éclairait » l'objet sélectionné tout en « assombrissant » celui qui ne l'est pas. Vous ne pouvez pas forcer l'esprit à se poser mais, pour profiter de sa capacité à se poser dans certaines conditions, vous devez bel et bien faire un effort. Vous devez revenir, encore et encore, à votre intention initiale de poser l'esprit sur l'objet choisi. Ce qui importe ici, c'est la qualité de l'intention que vous nourrissez. Elle doit être douce.
En braquant le projecteur de votre attention sur la respiration, vous constaterez probablement qu'elle se fixe quelques instants avant de se remettre à vagabonder. Si c'est le cas, vous la refocalisez en la ramenant encore et encore sur le solde chaque fois que vous notez qu'elle est partie ailleurs. La tendance de l'esprit à vagabonder n'est ni une erreur ni une faute. C'est sa nature — c'est ce qu'il fait —, et chaque fois que vous notez que le vôtre est parti ailleurs, vous le ramenez délicatement, encore et encore. Il ne s'agit en aucun cas de chercher à forcer l'esprit à se fixer quelque part — en chassant les pensées ou en dressant des barrières contre des émotions ou des sensations corporelles non désirées —, mais plutôt de fournir un effort doux, chaleureux et bienveillant. L’esprit part, et vous le ramenez. Il part, et vous le ramenez. S'il part une centaine de fois, vous le ramenez simplement une centaine de fois. Chaque fois que vous le ramenez, vous renforcez les réseaux neuronaux associés à l'attention soutenue.

(CHASKALSON Michael, « Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité » (2011), Préface de Christophe ANDRÉ (2013), CD audio d’exercices conçus et lus par Christophe ANDRÉ (2013), Éditions des Arènes 2013, p.61-63)

Basilique Saint-Nazaire, Carcassonne (France)

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