dimanche 6 mars 2016

Tourner le regard vers l’intérieur

... Il est bon de tourner le regard vers l’intérieur, d’observer la façon dont les pensées surgissent, de contempler cet état de sérénité et de simplicité toujours présent derrière l’écran des pensées, qu’elles soient sombres ou joyeuses. Ce n’est pas si compliqué qu’il y paraît au premier abord. Il suffit de consacrer un peu de temps à cet exercice pour en mesurer la portée et en apprécier la richesse. Ainsi, acquérant peu à peu, grâce à l’expérience introspective, une meilleure connaissance de la façon dont surgissent les pensées, on apprend à ne plus être la proie des poisons mentaux. Dès lors que l’on a trouvé un peu de paix en soi, il devient beaucoup plus facile de mener une vie affective et professionnelle épanouissante. De même, dans la mesure où l’on se libère de tout sentiment d’insécurité, des peurs intérieures (lesquelles sont liées à une compréhension trop limitée du fonctionnement de l’esprit), ayant moins à redouter, on sera naturellement plus ouvert aux autres et mieux armé face aux péripéties de l’existence.
... C’est à nous de faire ce choix. Comme le disent éloquemment Luca et Francesco Cavalli-Sforza : « Notre liberté intérieure ne connaît pas d’autres limites que celles que nous nous imposons ou celles dont nous acceptons qu’elles nous soient imposées. Et cette liberté aussi procure un grand pouvoir elle peut transformer l’individu, lui permettre d’épanouir toutes ses capacités et de vivre dans une plénitude absolue chaque instant de son existence. Quand les individus se transforment, en faisant accéder leur conscience à maturité, le monde change aussi, parce que le monde est constitué d’individus. »
 (Matthieu RICARD, « Plaidoyer pour le bonheur », Pocket n°12 276, 2005, p. 95-96)

Fleurs de flamboyant (pays Somba, Bénin)