mercredi 31 août 2011

Le rappel de Soi

"Les premiers mois de votre pratique peuvent manquer de constance, car il est naturel d’oublier de pratiquer la Pleine Conscience de temps en temps. Mais vous pouvez toujours recommencer. Si vous avez un compagnon de pratique, vous avez beaucoup de chance. Des amis qui pratiquent ensemble se rappellent souvent les uns les autres de pratiquer la Pleine Conscience, et ils peuvent partager leurs expériences et leurs progrès. La Pleine Conscience peut être nourrie en vous par de nombreux moyens variés. Vous pouvez accrocher une feuille d’automne, que vous aurez ramassée dans votre cour, au miroir de la salle de bains, et chaque matin, quand vous la verrez, elle vous rappellera de sourire et de revenir à la Pleine Conscience. Pendant que vous vous laverez le visage ou que vous vous brosserez les dents, vous serez détendu et en Pleine Conscience. La cloche de l’église voisine ou l’horloge de l’hôtel de ville, voire le téléphone peuvent aussi vous ramener à la Pleine Conscience. Je vous recommande de laisser le téléphone sonner deux ou trois fois avant de répondre, pendant que vous inspirez et expirez et que vous prenez le temps de retourner à votre vrai soi."

Thich Nhat Hanh, « La vision profonde, De la pleine conscience à la contemplation intérieure », Albin Michel n°131, 2009), p. 177-178

Cloche de la chapelle Ste Anne du Houlin, Côtes d'Armor

Le moment présent

"Si je suis incapable de nettoyer des assiettes joyeusement, si je veux finir au plus vite afin de pouvoir aller prendre une tasse de thé, je serai également incapable de boire mon thé joyeusement. Quand j’aurai la tasse dans les mains, je penserai à ce que je dois faire après, Je serai toujours happé par le futur, jamais capable de vivre dans le moment présent."

Thich Nhat Hanh, « La vision profonde, De la pleine conscience à la contemplation intérieure », Albin Michel n°131, 2009, p. 33

Niger, brindille dans le vent

lundi 29 août 2011

Causes-effets et impermanence

"Au VIIème siècle, le moine philosophe Dharmakirti argumentait déjà de façon sophistiquée pour dire que, grâce à un entraînement discipliné à la méditation, la conscience humaine, y compris les émotions, peut être considérablement modifiée. Sa prémisse clé y est la loi universelle de la cause et de l'effet, pour laquelle les conditions ayant une influence sur la cause ont un impact inévitable sur le résultat. Ce principe remonte à loin dans le bouddhisme – le Bouddha lui-même a énoncé que si l'on souhaitait éviter certains types de résultats on devait modifier les conditions qui les provoquent. Ainsi, si l'on modifie les conditions de son état d'esprit (qui crée normalement des schémas particuliers répétitifs de l'activité mentale), on peut changer les traits de sa conscience puis les attitudes et les émotions qui en résultent.
La seconde prémisse clé est la loi universelle de l'impermanence, que le Bouddha a évoquée très tôt, dans nombre de ses enseignements. Elle énonce que toutes choses et événements conditionnés sont dans un état de flux constant. Rien – pas même dans le monde matériel, que nous tendons à percevoir comme durable – ne demeure statique ni permanent. Selon cette loi, tout ce qui a une cause est donc susceptible de se modifier – et, si l'on crée les bonnes conditions, on peut consciemment orienter ce changement vers une transformation de l'état d'esprit."

Dalaï-lama, « Tout l’univers dans un atome, Science et bouddhisme, une invitation au dialogue », Robert Laffont, 2006, (p. 168-169) [ Également disponible chez Pocket, 2009]



La méditation Vipassana

"Le terme pali pour la méditation de la vision intérieure est Vipassana Bhavana. Bhavana vient de la racine Bhu qui signifie grandir ou devenir. Par suite, Bhavana veut dire cultiver et est toujours utilisé en relation avec l’esprit. Bhavana signifie culture du·mental. Vipassana provient de deux racines : Passana, qui veut dire voir ou percevoir, et Vi, un préfixe possédant un ensemble complexe de connotations. Sa signification de base est « d’une manière spéciale ». Mais il possède aussi les sens de «  à l’intérieur » et de « à travers ». Son sens complet est voir à l’intérieur de quelque chose avec clarté et précision, en percevant chaque composant de manière nette et séparée, et en pénétrant au plus profond, jusqu’à la réalité la plus fondamentale de cette chose. Par suite, en réunissant tous nos éléments, Vipassana Bhavana signifie : culture du mental, destinée à voir les choses d’une manière spéciale, menant à la perception totale de leur réalité et à une pleine compréhension.
Dans la méditation Vipassana, nous cultivons cette façon spéciale de voir la vie. Nous nous entraînons à percevoir la réalité exactement comme elle est, et nous appelons ce mode de perception spécial : « Attention ».
Ce processus d’attention pure est réellement différent de celui que nous utilisons habituellement. Normalement, nous ne regardons pas ce qui est réellement là, en face de nous. Nous voyons la vie à travers un écran de pensées et de concepts, et nous faisons l’erreur de prendre ces objets du mental pour la réalité. Nous sommes tellement emprisonnés dans cet incessant flux de pensées que la réalité s’écoule sans que nous la percevions. Nous passons notre temps absorbés par l’activité, emprisonnés dans une éternelle poursuite de plaisirs et de satisfactions et dans une fuite éternelle devant la douleur et l’insatisfaction. Nous dépensons toute notre énergie à essayer de nous sentir mieux, à essayer d’enterrer nos peurs. Sans cesse, nous recherchons la sécurité. Pendant ce temps, le monde de l’expérience réelle s’écoule intouché et non goûté. Dans la méditation Vipassana, nous apprenons à ignorer les envies constantes de bien être et nous pénétrons en revanche dans la réalité. L’ironie est que la paix réelle ne survient que lorsqu’on arrête de la poursuivre. C’est encore un cercle vicieux."


Vénérable Hénépola GUNARATANA, « Méditer au quotidien, une pratique simple du bouddhisme », Marabout n°3644, 2010, p. 60-62

Monastère surplombant la ville de Leh, Ladakh
 
  

De la sensation à l'émotion

"A partir de la naissance, l'expérience de l'être humain est une expérience de dualité.(...) Le petit enfant sent peu à peu: "Je suis moi, tout le reste n'est pas moi; parfois, je suis heureux, parfois, je suis malheureux..."(...) Ces expériences duelles sont ressenties comme bonnes ou mauvaises, agréables ou désagréables, ce qui constitue tout simplement ce que nous appelons le bien et le mal. Ce bien et ce mal correspondent d'abord à ce qui est uniquement sensoriel puis, à mesure que la mémoire et la pensée s'organisent un peu, les sensations deviennent des émotions, avec des éléments de crainte parce qu'on reconnait certaines souffrances anciennes qui apparaissent comme des menaces. A l'expérience brute, la mémoire rajoute une émotion en comparant avec une expérience ancienne et en vivant l'expérience nouvelle à la lumière de l'expérience ancienne, en l'interprétant à travers le mental, en pensant que cela va durer, que cela va produire les mêmes résultats dont on a déjà souffert autrefois."

Arnaud Desjardins, A la recherche du Soi, La Table Ronde, p.103

Peinture murale d'un monastère, Ladakh

mardi 23 août 2011

Matthieu Ricard, La crise est-elle une chance?

" Les études du psychologue américain Tim Kasser, qui ont porté sur plusieurs dizaines de milliers de personnes durant vingt ans, ont montré que les gros consommateurs sont, en moyenne, moins heureux que les autres, ont moins d'amis et sont moins concernés par les questions globales, celle de l'environnement en particulier. La "simplicité volontaire" serait donc la meilleure solution. Cette crise ne semble pas avoir suffi à faire changer les mentalités, mais les signaux d'alarme continuent de se multiplier."

Matthieu Ricard, interview, Néo-planète, le mag de l'environnement, n° 22 p.18

Village au Bénin


dimanche 21 août 2011

Ne plus gâcher son existence

"La méditation : Quel intérêt peut-elle avoir pour vous ?
La méditation n’est pas facile. Elle prend du temps et de l’énergie. Elle demande d’avoir du cran, de la détermination et de la discipline. Elle requiert une foule de qualités personnelles que nous considérons normalement comme exigeantes et que nous aimons éviter autant que faire se peut. Nous pouvons les résumer en deux mots : courage et aventure. C’est certainement beaucoup plus facile de simplement se laisser aller, de regarder la télévision. Aussi, pourquoi s’en préoccuper ? Pourquoi dépenser toute cette énergie et tout ce temps alors que vous pourriez l’utiliser pour sortir et vous amuser ? Pourquoi ? C’est simple. Parce que vous êtes un être humain. Et que de ce fait vous êtes l’héritier d’une insatisfaction inhérente à la nature humaine et qui ne vous quitte pas. Vous pouvez la supprimer de votre conscience pendant un temps. Vous pouvez vous distraire pendant des heures, mais elle revient toujours, et généralement lorsque vous vous y attendez le moins. Tout à coup, comme si elle tombait du ciel, vous vous redressez, vous faites le point, et vous comprenez votre véritable situation dans la vie.
D’un seul coup, vous prenez conscience que vous consacrez la totalité de votre vie pour vous en sortir tout juste. Bien sûr, vous sauvez la face. Vous arrivez à joindre les deux bouts, à avoir l’air en forme, vu de l’extérieur. Mais le désespoir, les moments où vous avez l’impression que tout vous tombe dessus vous les gardez pour vous-même. C’est un vrai gâchis. El vous le savez. Mais vous le cachez très bien. En même temps, quelque part, bien en dessous de la surface, vous savez qu’il faut qu’existe une autre façon de vivre, ure manière de voir le monde, un moyen de toucher la vie plus complètement. Et cela vous arrive. Par hasard, de temps en temps. Vous décrochez un bon job. Vous tombez amoureux. Vous marquez des points. Pendant un temps, les choses sont différentes. La vie revêt une richesse et une clarté qui font s’évanouir les mauvaises passes et la monotonie de la routine. Toute la texture de votre expérience est changée et vous vous dites : « Ça y est. J’ai gagné. Maintenant te vais être heureux. » Et puis c’est reparti. Une fois de plus, tout s’évanouit comme la fumée dans les courants d’air. Il ne vous reste qu’un souvenir. Et la vague connaissance que quelque chose va de travers.
Mais il existe réellement un autre royaume de profondeur et de sensibilité disponible. Simplement, vous ne le voyez pas. Vous en arrivez à vous sentir isolé, coupé de tout. Vous avez l’impression d’être séparé de la saveur de l’expérience par une enveloppe de coton. Vous ne touchez pas vraiment la vie. Vous ne gagnez plus. Et puis, même ce vague sentiment disparaît. Vous voici de retour dans la vieille réalité. De nouveau le monde a l’air d’un guêpier, ennuyeux et insipide. Pour le mieux, ce sont de véritables montagnes russes émotionnelles. Vous passez une grande partie de votre temps en bas de la rampe, gémissant après les sommets."

Vénérable Hénépola GUNARATANA, « Méditer au quotidien, une pratique simple du bouddhisme », Marabout n°3644, 2010, p. 23-24

Chapelle de Blanzey, Bouxières aux chênes, Meurthe-et-Moselle


Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu

"Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien de ceux qui sont engagés sur le Chemin de la Libération. Tout sans aucune exception. Et le jour où nous l'avons compris ou accepté, nous ne sommes plus candidats-disciples, nous sommes disciples.
Celui que l'on a appelé Satan, l'Adversaire ou le Tentateur ou le Malin, ou tout simplement le Mental a une ruse, une seule, qui marche toujours: elle consiste, instant après instant, à nous souffler que l'évènement que nous sommes en train de vivre fait exception, que ce n'est pas la grâce du [Maître], que c'est une difficulté, un contretemps, une épreuve, et que nous n'avons pas à l'accepter."

Arnaud Desjardins, A la recherche du Soi, La Table Ronde, p.50

femmes chargées de la réfection des routes, qui se reposent en attendant l'explosion de rochers, Ladakh




vendredi 19 août 2011

Notre être attire notre vie

"C'est notre être qui attire les événements de notre vie. Notre existence est toujours ce qui nous correspond. Cette idée imprègne toute la société hindoue traditionnelle. Le mari est le représentant de Dieu auprès de la femme, la femme est le représentant de Dieu auprès du mari, les enfants sont les représentants de Dieu auprès des parents. (...) L'Oriental, Hindou des plaines, Tibétain des montagnes, Afgan des vallées est beaucoup moins pathologiquement égoïste que le Français d'aujourd'hui. Ce n'est pas une question de mérite mais de société et d'éducation. Et ce non-égoïsme, c'est pourtant l'intérêt personnel le plus intelligent qu'on puisse imaginer puisqu'en fin de compte c'est le secret du bonheur alors que l'égoïsme est le secret de la prison et de la souffrance."
Arnaud Desjardins, Les Chemins de la sagesse, Tome I, Ed. La Table ronde, p.146

Le fleuve Zanskar se jetant dans l'Indus, Ladakh

Pour ceux qui cherchent leurs clés...

"Key meditation
We may often find ourselves searching for our keys, whether they are to our car, home, or office. It helps to have a designated key hook in our home. Nevertheless, we still search for our keys everywhere -in the pockets of our coat or pants, in our backpack or briefcase. After you use a key, pause and breathe in and out to remind yourself of where you are placing your keys.
Breathing in, I am aware of my keys.
Breathing out, I place my keys here".

 
"Méditation sur les clés
Nous pouvons souvent nous trouver à la recherche de nos clés, que ce soient nos clés de voiture, de la maison ou du bureau. Disposer dans notre maison d’un crochet spécifique pour les clés peut aider. Néanmoins, il nous arrive encore de rechercher nos clés partout -dans les poches de notre manteau ou d’un pantalon, dans notre sac à dos ou une mallette. Dès que vous utilisez une clé, faites une pause, inspirez et expirez pour vous rappeler où vous placez vos clés.
J’inspire, je suis conscient de mes clés.
J’expire, je place mes clés ici".

 
Thich Nhat Hanh and Dr Lilian Cheung, « Mindful eating, mindful life », Hay House 2010, p. 198


Porte d'une cellule de moine, Ladakh

Instant après instant

What is Mindfulness ?
The Chinese character for « mindfulness » is « nian ». It is a combination of two separate characters, each with its own meaning. The top part of the character means “now”, and the bottom part of the character means “heart” or “mind”. Literally, the combined character means the act of experiencing the present moment with your heart. So mindfulness is the moment-to-moment awareness of what is occurring in and around us. It helps us to be in touch with the wonders of life, which are here and now. Our heart opens and is immersed in the present moment, so that we can understand its true nature. By being present and mindful of the present moment, we can accept whatever is at that moment as it is, allowing change to happen naturally, without struggle, without the usual resistance and judgment that cause us to suffer more.

Qu’est ce que la « Pleine conscience » ?
Le caractère chinois pour « Pleine conscience » est « Nian ». C'est une combinaison de deux caractères distincts, chacun ayant sa propre signification. La partie supérieure du caractère signifie « maintenant », et la partie inférieure du caractère signifie « coeur » ou « esprit ». Littéralement, les caractères combinés désignent l'acte de vivre le moment présent avec votre cœur. Ainsi la Pleine conscience est la conscience d’instant en instant de ce qui se passe en nous et autour de nous. Elle nous aide à être en contact avec les merveilles de la vie, qui se trouvent ici et maintenant. Notre cœur s'ouvre et est immergé dans l'instant présent, de sorte que nous pouvons comprendre sa vraie nature. En étant présent et conscient du moment présent, nous pouvons accepter ce qui est au moment présent comme il est, en permettant au changement de se produire naturellement, sans lutte, sans la résistance habituelle et le jugement qui nous font souffrir davantage.

Thich Nhat Hanh and Dr Lilian Cheung, « Mindful eating, mindful life », Hay House 2010, p. 68


 

 

L'esclavage

"(...) je dis à la fois: "c'est" et "ça pourrait ne pas être", ce qui détermine l'émotion positive, agréable. Mais, pénible ou agréable, l'émotion est toujours l'émotion. L'émotion, c'est toujours la comparaison de ce qui est avec ce qui devrait être ou avec ce qui aurait pu ne pas être, la référence aux expériences passées. C'est toujours la dualité.(...) Même les émotions esthétiques, c'est-à-dire l'appréciation du beau et du laid, relèvent de la dualité. Une chose n'est jamais belle ou laide en elle-même, elle ne l'est que par comparaison. Or, si la perception des différences est toujours nécessaire, la comparaison n'est jamais justifiée.(...) Une chose n'est ni belle, ni laide. Elle est seulement à sa place ou non. Un excrément est à sa place dans le fumier qui va engraisser les champs, il ne l'est pas sur une table de salle à manger.
Qu'est-ce qui définit l'ego et constitue l'esclavage? Les émotions, la distinction entre ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas, ce qui est agréable et ce qui est désagréable, les joies et les souffrances".   

Arnaud Desjardins, Les Chemins de la sagesse, Tome I, Ed. La Table ronde, p.162

Bac à compost

samedi 13 août 2011

Manger son mal-être...

In today’s world, mindless eating and mindless living are all too common. We are propelled by the fast pace of high-tech living —high-speed Internet, e-mails, instant messages, and cell phones— and the expectation that we are always on call, always ready to respond instantly to any message we get. Thirty years ago, hardly anyone would have expected to receive a reply to a phone call or letter within the same day. Yet today, the pace of our lives is utterly harried and spinning out of control. We constantly have to respond to external stimuli and demands. We have less and less time to stop, stay focused, and reflect on whatever is in front of us. We have much less time to be in touch with our inner selves —our thoughts, feelings, consciousness, and how and why we have become the way we are, for better or worse. And our lives suffer because of it….
Most of the time, we are eating on autopilot, eating on the run, eating our worries or anxieties from the day’s demands, anticipations, irritations, and “to do” lists. If we are not conscious of the food we eat, if we are not actively thinking about the apple [we are eating], how can we taste it and get the pleasure of eating it ?

Dans le monde d'aujourd'hui, le fait de manger et vivre sans y penser est trop courant. Nous sommes propulsé par le rythme rapide de la vie high-tech —Internet haute vitesse, courriels, messages instantanés, et téléphones portables— et nous sommes suspendus aux appels, toujours prêts à répondre instantanément à n'importe quel message que nous recevons. Il y a trente ans, presque personne ne se serait attendu à recevoir dans la même journée une réponse à un appel téléphonique ou une lettre. Pourtant, aujourd'hui, le rythme de nos vies est complètement bouleversé et échappe à tout contrôle. Nous avons constamment à répondre aux stimuli et sollicitations externes. Nous avons de moins en moins de temps pour nous arrêter, rester concentrés, et réfléchir à tout ce à quoi nous sommes confrontés. Nous avons beaucoup moins de temps pour être en contact avec notre moi profond —nos pensées, nos sentiments, notre conscience, et pour nous demander comment et pourquoi nous sommes devenus ce que nous sommes, pour le meilleur ou pour le pire. Et cela provoque des souffrances dans nos vies…
La plupart du temps, nous mangeons en pilotage automatique, nous mangeons sur le pouce, nous mangeons nos soucis ou nos angoisses relatives aux sollicitations de la journée, nos attentes, nos irritations, et nos listes de choses « à faire ». Si nous ne sommes pas conscients de la nourriture que nous mangeons, si nous ne pensons pas activement à la pomme [que nous mangeons], comment pouvons-nous en apprécier le goût et le plaisir de la manger ?
(Thich Nhat Hanh and Dr Lilian Cheung, « Mindful eating, mindful life », Hay House 2010, p. 41-42)

Montagnes dans la brume, Dharamsala, Inde

"Connais-toi toi-même"

"40% de vous-même cherchent à exprimer, 40% répriment et avec les 20% qui restent, vous vivez."
Arnaud Desjardins, Le védanta et l'inconscient, p. 212
Peinture murale, monastère, Ladakh

La conscience

"La conscience se révèle quand le "conscient" et l'"inconscient" sont réunifiés."

(Arnaud Desjardins, Le védanta et l'inconscient, p.193)

Textes sacrés bouddhistes dans la bibliothèque d'un monastère, Ladakh

Demandez au cheval!

Changing Your Habit Energy
There is a Zen story about a man and a horse. The horse is galloping quickly, and it appears that the rider is urgently heading somewhere important. A bystander along the road calls out, “Where are you going ?” and the rider replies, “I don’t know ! Ask the horse !
This is also our life story. Many of us are riding a horse, but we don’t know where we are going, and we can’t stop. The horse is our “habit energy”, the relentless force of habit that pulls us along, that we are often unaware of and feel powerless to change. We are always running. It has become a habit, the norm of our everyday living. We run all the time, even during our sleep -the time that we are supposed to rest and regenerate our bodies. We are our worst enemies, in conflict with ourselves, and therefore we can easily start conflict with others.

Changer votre « Énergie-habitude »
Il existe une histoire Zen à propos d’un homme et d’un cheval. Le cheval galope très vite, et il semble que le cavalier se dépêche pour une chose importante. Un passant le long de la route l’interpelle: « Où vas-tu ? » Et le cavalier répond : « Je ne sais pas ! Demandez au cheval ! »
C'est aussi notre histoire de vie. Beaucoup d'entre nous sont sur un cheval, mais nous ne savons pas où nous allons, et nous ne pouvons pas nous arrêter. Le cheval est notre « énergie-habitude », la force implacable de l'habitude qui nous pousse en avant, dont nous n’avons souvent pas conscience, et que nous nous sentons impuissants à changer. Nous sommes toujours en train de courir. C'est devenu une habitude, la norme de notre vie quotidienne. Nous courons tout le temps, même pendant notre sommeil –la période pendant laquelle nous sommes censés nous reposer et régénérer notre corps. Nous sommes nos pires ennemis, en conflit avec nous-mêmes, et de ce fait nous pouvons d’autant plus facilement entrer en conflit avec les autres.
(Thich Nhat Hanh and Dr Lilian Cheung, « Mindful eating, mindful life », Hay House 2010, p. 15)
Bas-relief au pied du monastère de Tiksey, Ladakh

Bonheur et plaisir : la grande confusion


"L’erreur la plus courante consiste à confondre plaisir et bonheur. Le plaisir, dit le proverbe hindou, « n’est que l’ombre du bonheur ». Il est directement causé par des stimuli agréables d’ordre sensoriel, esthétique ou intellectuel. L’expérience évanescente du plaisir dépend des circonstances, des lieux, ainsi que de moments privilégiés. Sa nature est instable et la sensation qu’il inspire peut vite devenir neutre ou désagréable. De même, sa répétition conduit souvent à son affadissement, voire au, dégoût : déguster un mets délicieux est source de réel plaisir, mais la chose nous indiffère une fois que nous sommes rassasiés, et si nous continuons à manger nous en serons écœurés. Il en va de même d’un bon feu de bois : transi de froid, s’y réchauffer est une pure jouissance, puis il faut s’en écarter car la brûlure se fait bientôt sentir.
Le plaisir s’épuise à mesure qu’on en jouit, comme une chandelle qui se consume. Il est presque toujours lié à une action et entraîne naturellement la lassitude, par le simple fait de sa répétition. Écouter avec ravissement un prélude de Bach nécessite un effort d’attention qui, si minime soit-il ne peut être maintenu éternellement. Au bout d’un moment, la fatigue agissant, l’écoute perd de son charme. Imposée des journées durant. Elle deviendrait insupportable.
Par ailleurs, le plaisir est une expérience individuelle, essentiellement centrée sur soi, raison pour laquelle il peut facilement être associé aux travers de l’égocentrisme et entrer en conflit avec le bien-être des autres. On peut éprouver du plaisir au détriment des autres, mais on ne saurait en retirer du bonheur. Le plaisir peut se conjuguer avec la méchanceté, la violence, l’orgueil, l’avidité et d’autres états mentaux incompatibles avec un bonheur véritable : « Le plaisir est le bonheurs des fous, le bonheur est le plaisir des sages »  écrivait Barbey d’Aurevilly."
Matthieu RICARD, « Plaidoyer pour le bonheur », Pocket n°12 276, 2005, p. 43-44

Peinture murale, monastère de Tiksey, Ladakh

En hommage à Arnaud Desjardins: le sage est immortel

"(...) cette libération (...)qui transcende de toutes parts tout ce qui fait notre existence et qui consiste en une mort complète à soi-même tel que nous nous connaissons aujourd'hui, une mort et une résurrection déjà si totales que la mort du corps physique n'y enlève ou n'y ajoute rien."

Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, Tome I, La Table Ronde, p.69

Chaîne de l'Himalaya, vue d'avion



mercredi 10 août 2011

La souffrance et la béatitude, par Arnaud Desjardins

"Si vous pouvez "être totalement un avec" la souffrance (...) au point qu'il ne reste plus une personne distincte pour souffrir, la Béatitude se révèle et déjà, vous avez un aperçu de cette vérité ultime: le relatif c'est l'Absolu, l'Absolu c'est le relatif".
(Arnaud Desjardins, Le Vedanta et l'inconscient, p.101 )

Danses traditionnelles au festival de Hemis, Ladakh

Le pardon

"Le pardon est fait lorsque vous êtes capable de souhaiter du bien à l'autre et de vous imaginer le prenant dans vos bras tout en vous sentant bien."

(Lise Bourbeau, Écoute ton corps)

Cuisine du monastère de Hemis, Ladakh

mardi 9 août 2011

Joshin Luce Bachoux

 Un livre qui transperce le cœur avec la simplicité d'un regard d'enfant...


"Grand-mère! Je n'ai que des phrases usées dans la tête: "Ce n'est pas possible! Je ne peux pas y croire..." Tout ce qui dit notre difficulté à comprendre ce temps qui passe, les changements qu'il apporte. Bien sûr, tous les ans nous fêtons les anniversaires, nous comptons les bougies, mais, d'une certaine façon, nous n'y croyons pas, nous ne pouvons voir quelqu'un, ou nous-mêmes, que dans l'épaisseur du souvenir, comme si l'instant présent contenait aussi tous les instants passés... Et cette petite fille, née il y a quelques jours, verra sans doute, elle aussi, avec le même étonnement un bébé posé dans ses bras, comme notre mère, un jour, et sa mère avant elle..."

Journal de mon jardin zen, Joshin Luce Bachoux, Desclée de Brouwer, p.91

Chercher le plaisir

"C'est la lutte en vue de répéter et de perpétuer le plaisir qui devient de la souffrance".
( Krishnamurti, "Se libérer du connu", ed. Stock, p. 47)



Le sens du mystère

"Le plus beau sentiment qu'on puisse éprouver, c'est le sens du mystère. C'est la source de tout art véritable, de toute vraie science. Celui qui n'a jamais connu cette émotion, qui ne possède pas le don d'émerveillement, ni de ravissement, autant vaudrait qu'il fut mort: ses yeux sont fermés".
(Albert Einstein)

Le chaos du Gouët, Bretagne

Causes et effets

"Tu peux créer en ce jour tes chances pour ton lendemain. Dans le grand voyage, les causes semées à toute heure portent chacune sa moisson d'effets; une rigide justice gouverne le monde".
(H.P. Blavatsky, "La voix du silence, traité mystique thibétain",ed. Adyar.)

Le maître intérieur

"Les hommes cherchent des protecteurs et des guides en dehors d'eux, et ils s'enfoncent ainsi dans la douleur".
Le Bouddha

Notre but

Toute âme en puissance est divine. Notre but est de manifester le Divin qui est en nous, en maîtrisant la nature extérieure et intérieure, (...) La doctrine, les dogmes, les rites, les livres, les temples et les formes ne sont que des détails secondaires"
Swami Vivekananda, "Raja-Yoga"