jeudi 24 mars 2011

Toutes les méditations se rejoignent

"Il n’y a pas seulement une manière de méditer. La plus ancienne discipline de l’intériorité est la tradition du yoga. En sanskrit, le terme yoga désigne un ensemble de pratiques visant à la fusion du corps et de l’esprit au profit de l’unité et de la paix intérieures. Un chemin vers notre propre « être supérieur » toujours présent à l’intérieur de nous. Mais cette tradition pose comme principe qu’il n’y a pas seulement un chemin. Au contraire, chaque culture, chaque personne doit trouver la voie qui lui convient le mieux. Le point central, commun à ces nombreuses pratiques, consiste à retirer temporairement son attention du monde extérieur et des pensées qui s’y rapportent, puis de la focaliser sur le sujet de méditation choisi. Ce dernier, en revanche, varie au gré des écoles. Il peut s’agir du corps et de ses sensations, comme dans le Hatha yoga qui travaille sur les postures et la respiration. Les traditions du taï chi, ou du qigong, le yoga nidra, la sophrologie ou la méthode de cohérence cardiaque sont des versions différentes de cette forme générale de « méditation » centrée sur le corps. L’hypnose, qui concentre l’attention de façon particulièrement puissante, permet également de mobiliser les forces profondes du corps. On peut aussi se concentrer sur la flamme d’une bougie, une image sacrée, un mot (« Paix » et « Amour » sont souvent utilisés à cet effet), une prière (1’Ave Maria, les mantras bouddhiques, le « dhikr » soufi, le « shalom » hébreu, etc.) ou encore un paysage (l’image d’un lac, d’une montagne, d’un arbre). Dans la pratique enseignée par Jon Kabat-Zinn – la « méditation de pleine conscience » -, l’objet principal est l’attention ramenée simplement et répétitivement sur ce qui se présente à la conscience dans l’instant présent, sans s’y appesantir, et en se contentant d’observer ce qui émerge ensuite spontanément. Si une pensée apparaît, on pose sur elle l’étiquette « pensée », puis on regarde ce qui vient après. S’il s’agit d’une émotion, on la nomme à son tour « émotion », et on en détache son attention. Il en va de même pour une « sensation », un sentiment d’inconfort, une envie d’arrêter, etc.
La tradition du yoga reconnaît également comme des formes élevées de pratique l’étude des textes sacrés, ainsi que le travail humanitaire quand il est pratiqué avec la conscience de chaque instant. La clé, dans tous les cas, est le contrôle de l’attention. À travers l’usage rigoureux de celle-ci, chaque voie offre, à sa manière, une possibilité d’entrer dans le même état de cohérence intérieure qui favorise l’intégration de tous les rythmes biologiques et des fonctions d’harmonisation de l’organisme.
Le plus important n’est pas telle technique particulière, ni telle façon de l’appliquer. Il n’y a pas de phrase secrète et magique qui puisse guérir le cancer pourvu qu’elle soit récitée comme il faut et autant de fois qu’il faut. Il n’existe pas de position de yoga tantrique capable d’aligner exactement toute l’énergie du corps pour peu qu’on sache la maîtriser. Ce qui semble essentiel – et utile – à la mobilisation des forces de l’organisme, c’est de renouer chaque jour le contact, dans la sincérité, la bienveillance et le plus grand calme, avec ce qu’il y a de profond et de meilleur en soi. Avec la force de vie qui vibre partout dans notre corps. Et de la saluer avec respect".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 272-273

L'intelligence du coeur

"L’idéogramme pour le mot « pensée » en chinois ancien est composé des deux caractères « cerveau » et « cœur ». La philosophie chinoise antique voyait l’activité de l’esprit comme la confluence de la raison et des émotions. … Au-delà de sa valeur symbolique, nous savons aujourd’hui, que la description chinoise de la pensée est une traduction fidèle de la physiologie elle-même. En effet, le cœur possède 40 000 neurones formant un petit cerveau semi-autonome, qui entretient des relations intenses avec l’ensemble du cerveau situé dans la boîte crânienne. Certains neuroscientifiques et cardiologues – comme le professeur J. Andrew Annour, de l’université de Montréal – parlent d’un « système cœur-cerveau » indissociable.
L’intestin, lui aussi, possède plusieurs millions de neurones qui en font un « deuxième cerveau » d’après le professeur Michael Gershon, de l’université de Columbia. Enfin, Candace Pert, de l’Institut national de la santé américain, a montré que le système immunitaire échange constamment des molécules d’information avec le cerveau. Au total, comme Spinoza l’avait suggéré au XVIIe siècle, et comme le grand neurologue Antonio Damasio l’a étayé au tournant du XXIe, il n’y a pas d’événement conscient qui ne soit à la fois une manifestation du cerveau et de l’infinie vibration de tous les organes du corps. Une conversation permanente a cours entre tous ces organes – entre les uns et les autres, et avec le cerveau. Ils échangent de l’information à travers les fibres nerveuses de ce qu’on appelle le système nerveux autonome (qui régit, indépendamment de la volonté, les battements du cœur, la tension artérielle, la sudation, etc.), mais aussi à travers toutes les molécules des émotions décrites par Candace Pert qui forment via le flux sanguin un réseau de communication parallèle au système nerveux. Du coup, nos élans, nos désirs, nos décisions ne sont que la manifestation de l’activité bourdonnante de toutes ces molécules qui, chacune essaient de maintenir la vie autour d’elles, et ils agissent en retour sur ces pulsations. La « santé », elle, résultant à chaque instant de l’équilibre entre toutes ces relations. Une vibration harmonieuse".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 251-253

Notre précieuse vie humaine...

"C'est ainsi que vivent la plupart d'entre nous, suivant un plan établi d'avance. Nous consacrons notre jeunesse à faire des études. Puis nous trouvons un travail, rencontrons quelqu'un, nous marions et avons des enfants. Nous achetons une maison, nous nous efforçons de réussir professionnellement, rêvons d'une résidence secondaire ou d'une seconde voiture. Nous partons en vacances avec des amis. Nous faisons des projets pour notre retraite. Pour certains d'entre nous, le plus grand dilemme auquel nous ayons jamais à faire face est de décider du lieu de nos prochaines vacances ou de choisir qui inviter pour Noël. Notre existence est monotone, mesquine et répétitive, gaspillée à poursuivre des objectifs insignifiants car nous semblons, en fait, ne rien connaître de mieux.
Le rythme de notre vie est si trépidant que la dernière chose à laquelle nous ayons le temps de penser est la mort. Nous étouffons notre peur secrète de l'impermanence en nous entourant d'un nombre sans cesse croissant de biens, d'objets, de commodités, pour en devenir, en fin de compte, les esclaves. Tout notre temps et toute notre énergie s'épuisent à les maintenir. Notre seul but dans l'existence devient bientôt de nous entourer du maximum de sécurité et de garanties. Lorsque des changements surviennent, nous y remédions par une solution facile et temporaire, un expédient. Et notre vie s'écoule ainsi, à moins qu'une maladie grave ou une catastrophe ne vienne nous secouer de notre torpeur".

SOGYAL Rinpoché, « Le livre tibétain de la vie et de la mort », Le Livre de Poche n°30 024, p. 55-56

Enfant du Niger

Le rosaire et le mantra

"Depuis quinze ans, le docteur Luciano Bernardi, de l’université de Pavie en Italie, s’intéressait aux rythmes autonomes du corps qui forment la base de la physiologie : le rythme de la respiration, les variations du rythme cardiaque – qui accélère ou ralentit d’un battement à l’autre et selon les moments de la journée -, les montées et descentes de la tension artérielle, et même les variations de flux et reflux du sang vers le cerveau. Il savait qu’un bon équilibre de ces différents biorythmes est le meilleur indicateur de bonne santé que l’on connaisse, capable de prédire la survie à quarante ans de distance selon certaines études. Plus leurs variations sont amples et régulières, plus les fonctions du corps produisent une pulsation qui semble être l’expression même de la vie. Le docteur Bernardi traquait les conditions qui pouvaient entraîner une désorganisation temporaire de ces rythmes, et étudiait la façon dont l’organisme rétablissait ensuite son équilibre. Pour cela, il faisait faire à ses sujets des exercices comme du calcul mental ou de la lecture à voix haute, tout en mesurant les microvariations des battements du cœur, de la tension artérielle, du flux sanguin vers le cerveau, et de la respiration. II put ainsi noter que le moindre exercice mental se répercutait immédiatement sur les rythmes, qui réagissaient en s’adaptant à cet effort, fût-il minime. Mais la grande surprise vint de ce que l’on appelle la condition « de contrôle », ou « neutre ».
Afin de mesurer les modifications physiologiques déclenchées par les exercices mentaux, il faut les comparer à une condition dite neutre – c’est-à-dire où les sujets parlent, mais sans effort mental. Dans cette expérience, la condition neutre consistait à faire réciter aux sujets un texte connu par cœur dont l’articulation n’exigeait aucune attention. Comme ils étaient en Lombardie, il avait tout naturellement pensé à leur faire réciter… le rosaire.
Lorsque les cobayes du docteur Bernardi se mirent à réciter une litanie d’Ave Maria en latin, les appareils enregistrèrent un phénomène totalement inattendu : tous les rythmes biologiques mesurés entrèrent en résonance. Ils s’alignaient tous les uns sur les autres, s’amplifiaient mutuellement et finissaient par s’harmoniser ! Loin de croire à un miracle, le docteur Bernardi découvrit une explication aussi simple qu’essentielle : en Italie, l’assemblée récite le rosaire en alternance avec le prêtre. Chaque énonciation se fait en une seule expiration, l’inspiration suivante se faisant pendant le tour du prêtre. Les sujets avaient tout naturellement adopté ce rythme qui leur était habituel. Ce faisant, ils s’étaient calés mécaniquement – et sans en avoir conscience – sur une fréquence de six respirations par minute. Or, il s’agit précisément du rythme naturel de fluctuation des autres fonctions qu’il se proposait de mesurer (cœur, tension artérielle, flux sanguin dans le cerveau), et du coup elles étaient toutes entrées en résonance. Elles se renforçaient même mutuellement comme lorsque, assis sur une balançoire, on projette ses jambes en avant en cadence afin d’augmenter l’amplitude des oscillations.
Piqué dans sa curiosité, Luciano Bernardi se dit que si l’Ave Maria avait cette capacité de moduler la physiologie en profondeur, d’autres pratiques religieuses devaient avoir un effet comparable. Surtout celles qui placent la conscience du corps au centre de la quête spirituelle, comme l’hindouisme et le bouddhisme. Bernardi prolongea donc l’expérience initiale en faisant apprendre à des personnes qui n’avaient jamais pratiqué de discipline orientale le mantra le plus connu de tout le bouddhisme : « Om-Mani-Padme-Hum ». Comme dans le yoga, les nouveaux sujets avaient appris à le réciter en faisant vibrer chaque syllabe et en laissant porter leur voix pour ressentir les vibrations, puis en accompagnant l’expiration jusqu’à ce qu’ils aient à nouveau envie d’inspirer pour la répétition suivante. Bernardi observa exactement les mêmes résultats qu’avec l’Ave Maria : la respiration se calait d’elle jusqu’à ce qu’ils aient à nouveau envie d’inspirer pour la répétition suivante. Bernardi observa exactement les mêmes résultats qu’avec l’Ave Maria : la respiration se calait d’elle-même sur un rythme de six par minute, et l’harmonisation – la « cohérence » - des autres rythmes biologiques s’opérait de la même façon ! Intrigué, Bernardi se demanda si cette correspondance inattendue entre des pratiques religieuses aussi distantes n’était pas due à des racines historiques communes. De fait, il semblerait que la pratique du rosaire ait été introduite en Europe par les croisés, qui la tenaient des Arabes, eux-mêmes l’ayant obtenue des moines tibétains et des maîtres de yoga en Inde… La découverte de l’harmonisation des rythmes biologiques pour le bien-être et la santé remonte donc aux temps les plus reculés".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 259-262

Niger, d'étranges êtres avec des antennes

Revenir à soi dans le présent

"Depuis 5 000 ans, toutes les grandes traditions médicales et spirituelles de l’Orient – comme le yoga, la méditation, le taï chi ou le qigong - enseignent qu’il est possible de reprendre les rênes de son être intérieur, et de toute sa physiologie, simplement en concentrant son esprit et en portant l’attention sur sa respiration. On sait aujourd’hui à travers de nombreuses études que cette maîtrise est une des meilleures façons de réduire l’impact du stress sur notre vie. C’est aussi une des meilleures façons de rétablir l’harmonie dans notre physiologie et, par conséquent, de stimuler les défenses naturelles du corps. En quoi cela consiste-t-il ?
La première étape de tout processus de maîtrise de la physiologie consiste à apprendre à focaliser son attention et à la tourner vers l’intérieur. C’est peu de dire que nous manquons d’entraînement. Tout dans nos modes de vie habituels nous en détourne. …  Sans attention véritable ni à l’un ni aux autres, le vécu de notre activité vibrionnante ressemble à un no man’s land sans substance. Nous passons tous beaucoup de temps dans ce no man’s land. Les traditions orientales parlent de notre « esprit de singe » : il suffit d’y prêter attention un instant pour constater que nos pensées sautent dans toutes les directions, comme un singe qui s’agite dans une cage, brouillon et inefficace… Nous sommes nombreux à être devenus des étrangers à notre monde intérieur, perdus dans tout ce qui nous semble plus urgent et plus important : nos emails, nos émissions de télévision, nos coups de fil. Nous avons besoin de commencer par nous retrouver".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 254-256

Changer, c'est vivre.

"L’être humain a peur du changement, de la nouveauté, et il préfère très souvent demeurer dans son contexte habituel, même s’il est très pénible, plutôt que de le quitter pour une situation nouvelle qu’il connaît mal.
« C’est la caverne de Platon ! Platon décrivait des gens nés dans une sorte de grotte très sombre dont ils n’étaient jamais sortis. Cette caverne était leur univers et, bien que glauque, elle leur était familière et donc rassurante. Ils refusaient obstinément de mettre le pied dehors car, ne connaissant pas l’extérieur, ils se l’imaginaient hostile, dangereux. Il leur était dès lors impossible de découvrir que cet espace inconnu était en fait empli de soleil, de beauté, de liberté…
« Beaucoup de gens vivent aujourd’hui dans la caverne de Platon sans s’en rendre compte. Ils ont une peur bleue de l’inconnu et refusent tout changement qui les touche personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais.
« Moi, je crois que la vie elle-même est faite de changement permanent, de mouvement. Cela n’aurait aucun sens de s’accrocher au statu quo. Seuls les morts sont immobiles… On a tout intérêt à non seulement accepter, mais initier le changement afin de pouvoir évoluer dans un sens qui nous convienne".

GOUNELLE Laurent, « Dieu voyage toujours incognito », éd. Anne Carrière, 2010, p. 123

Le mirage des possessions

"L'obsession d'améliorer nos conditions matérielles, qui détermine notre comportement, peut devenir une fin en soi et une distraction dénuée de sens. … Je pense parfois que le plus grand accomplissement de la culture moderne est la publicité remarquable qu'elle fait pour le samsara et ses distractions stériles. La société contemporaine m'apparaît comme une célébration de tout ce qui nous éloigne de la vérité, nous empêche de vivre pour cette vérité et nous décourage de seulement croire à son existence. Étrange paradoxe que cette civilisation qui prétend adorer la vie mais lui retire en fait toute signification réelle, qui clame sans cesse vouloir rendre les gens « heureux » mais, en réalité, leur barre la route menant à la source de la joie véritable !
Ce samsara moderne entretient et favorise en nous une angoisse et une dépression dont il se nourrit en retour. Il les alimente soigneusement par le biais d'une société de consommation qui cultive notre avidité afin de se perpétuer. Il est extrêmement organisé, habile et sophistiqué ; il nous assaille de tous côtés avec sa propagande et crée autour de nous un environnement de dépendance presque insurmontable. Plus nous tentons de lui échapper, plus nous semblons tomber dans les pièges qu'il nous pose si ingénieusement. …
Ainsi, obsédés par des ambitions, des espoirs et des rêves trompeurs qui promettent le bonheur pour mener seulement, en fin de compte, au mal-être, nous ressemblons à des personnes mourant de soif, rampant dans un désert sans fin. Et tout ce que ce samsara nous offre à boire, c'est un verre d'eau salée, destiné à nous assoiffer davantage encore!"

SOGYAL Rinpoché, « Le livre tibétain de la vie et de la mort », Le Livre de Poche n°30 024, p. (p. 43-44/60-61

La sagesse du coeur

"Devant un enfant perdu, incapable de dire ce qui lui fait mal et incapable de se consoler, il suffit souvent de poser une question magique pour l’aider à se réorienter : « Qu’est-ce que sent ton cœur ? » Avec ces quelques mots, il est possible d’ouvrir directement la porte des émotions, en coupant à travers toute la confusion des constructions mentales, des idées sur soi, des « Je devrais » et des « Je ne devrais pas ». Cela aide celui qui souffre à entrer en contact avec ses moteurs intérieurs, ses désirs profonds, ces choses qui, au bout du compte, finissent toujours par déterminer son bien-être ou son malheur.
La même observation vaut pour les adultes. Surtout pour les plus rationnels d’entre eux, qui ont tendance à ne percevoir et à ne réagir que par l’intermédiaire de leur cerveau cognitif. C’est un monde inédit de sensations et d’émotions qui s’ouvre à eux le jour où ils portent leur regard intérieur vers les réactions de leur cœur. Fréquemment, une fois la cohérence établie, ils réalisent qu’ils ont un moi intuitif intérieur qui les a guidés tout du long, et ils en tirent une sensation de compassion, presque de tendresse pour leur être intérieur. Comme le suggèrent les traditions spirituelles orientales, c’est de cette compassion pour l’être intérieur que naît la compassion pour le monde extérieur : la sagesse est en soi, le fait d’en prendre conscience permet de s’ouvrir sur les autres".

Servan-Schreiber David – Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, Éditions Robert Laffont 2003, p. 79

Etre utile

"Nous avons tous besoin de nous sentir utiles à autrui. C’est une nourriture indispensable de l’âme, dont le manque crée une douleur d’autant plus déchirante que la mort est proche. Une grande partie de ce qu’on appelle la peur de la mort vient de la peur que notre vie n'ait pas eu de sens, que nous ayons vécu en vain, que notre existence n’ait fait une différence pour rien ni personne".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 51.

Une précieuse fragilité

"Tant que la maladie ne nous a pas frôlé, la vie nous paraît infinie, et nous croyons qu’il sera toujours temps de nous battre pour le bonheur. Il faut d’abord que je décroche mes diplômes, que je rembourse mon crédit, que les enfants grandissent, que je prenne ma retraite… Plus tard je penserai au bonheur. Remettant toujours au lendemain la quête de l’essentiel, nous risquons de laisser la vie filer entre nos doigts, sans l’avoir jamais vraiment goûtée.
C’est cette curieuse myopie, ces hésitations, que le cancer vient parfois bousculer. En rendant la vie à sa véritable fragilité, il lui restitue son authentique saveur. … Ainsi, la proximité de la mort peut apporter parfois une sorte de libération. À son ombre, la vie acquiert soudain une intensité, une sonorité, une saveur inconnues".

Servan-Schreiber David, « Anticancer, Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles », Éditions Robert Laffont 2007, p. 44-46

Hommage aux femmes

"Une femme est l’amour, la gloire et l’espérance ;
Aux enfants qu’elle guide, à l’homme consolé,
Elle élève le cœur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilée".

Gérard de Nerval, extrait de "1000 Merveilles de la sagesse Chrétienne", Éditions de l'œuvre, 2010, p. 294