mardi 28 septembre 2010

Le sens de la vie

"Ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort".

Antoine de Saint-Exupéry

Le temple du Donon, Vosges



 

Changer

Notre esprit est fréquemment perturbé. Nous sommes affectés par des pensées douloureuses, envahis par la colère, blessés par les paroles dures que nous adressent les autres. Dans ces moments-là, qui ne rêverait de contrôler ses émotions pour être libre et maître de lui-même ? Nous nous passerions volontiers de ces tourments, mais, ne sachant pas comment procéder, nous préférons penser qu'après tout, « c'est la nature humaine ». Or, ce qui est « naturel » n'est pas nécessairement souhaitable.
La vraie question n'est donc pas « Est-il désirable de changer ? », mais « Est-il possible de changer ? » On peut, en effet, imaginer que les émotions perturbatrices sont si intimement associées à notre esprit qu'il nous est impossible de nous en débarrasser, à moins de détruire une partie de nous-même.
Certes, nos traits de caractère changent généralement peu. Observés à quelques années d'intervalle, rares sont les coléreux qui deviennent patients, les tourmentés qui trouvent la paix intérieure ou les prétentieux qui se font humbles. Cependant, aussi rares soient-ils, certains changent, et le changement qui s'opère en eux montre bien qu'il ne s'agit pas d'une chose impossible. Nos traits de caractère perdurent tant que nous ne faisons rien pour les améliorer et que nous laissons nos dispositions et nos automatismes se maintenir, voire gagner en force pensée après pensée, jour après jour, année après année. Mais ils ne sont pas intangibles.
...On comprend cela quand on saisit que la qualité première de la conscience, qui est simplement de connaître », n'est intrinsèquement ni bonne ni mauvaise. Si l'on regarde par-delà le flot turbulent des pensées et des émotions éphémères qui traversent notre esprit du matin au soir, on peut toujours constater la présence de cet aspect fondamental de la conscience qui rend possible et sous-tend toute perception quelle que soit sa nature.
Le bouddhisme qualifie cet aspect connaissant de « lumineux », car il éclaire tout à la fois le monde extérieur et le monde intérieur des sensations, des émotions, des raisonnements, des souvenirs, des espoirs et des craintes en nous les faisant percevoir. Bien que cette faculté de connaître sous-tende chaque événement mental, elle n'est pas en elle-même affectée par cet événement. Un rayon de lumière peut éclairer un visage haineux ou un autre souriant. un joyau aussi bien qu'un tas d'ordures, mais la lumière n'est en elle-même ni malveillante ni aimable, ni propre ni sale. Cette constatation permet de comprendre qu'il est possible de transformer notre univers mental. le contenu de nos pensées et de nos expériences. En effet, le fond neutre et « lumineux » de la conscience nous offre l'espace nécessaire pour observer les événements mentaux au lieu d'être à leur merci, puis pour créer les conditions de leur transformation.
(Matthieu RICARD, "L’art de la méditation" p.16-17 Pocket 2010 n°14068)

Photo Michel Boudat "craie-Silex"

dimanche 26 septembre 2010

Grâce

"Aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie.  La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps."

  Victor Hugo

Vitrail (détail) Chambre du Commerce et de l'Industrie, Nancy

Aimer

"Je ne connais qu'un devoir, c'est celui d'aimer".

Albert Camus

Richesse

"Le plus grand bien que nous faisons aux autres hommes n'est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur révéler la leur".

Louis Lavelle

Vitrail (détail), maison Bergeret à Nancy

Contrôler ses pensées

"Nous croyons maîtriser la pensée, mais il serait plus juste de dire que nous sommes généralement soumis au processus de la pensée que nous essayons de contrôler".

David BOHM

Guérir

« Si quelqu'un me guérit et me retire mon mal, j'attends aussi qu'il me hisse au niveau de conscience que j'aurais atteint si j'avais moi-même résolu ce que ce mal devait m'apprendre. Sinon, s'il me laisse dans le même état de conscience après m'avoir retiré mon mal, il me vole l'outil de croissance que peut-être cette maladie »

Yvan Amar

Vivre

"Connaître les autres est intelligence;
se connaître soi-même est la vraie sagesse.
Maîtriser les autres est force;
se maîtriser soi-même est le vrai pouvoir.
Si tu comprends que tu as suffisamment,
tu es vraiment riche.
Si tu restes au centre
et acceptes la mort de tout ton cœur
tu vivras toujours."


Le Tao Te King

Réunifier

"Ce qu'il faut à présent, c'est de réconcilier en nous les deux démarches scientifique et mystique, non pas nier l'une en faveur de l'autre, mais faire en sorte que l'oeil qui scrute, qui analyse, qui dissèque vive en harmonie et intelligence avec celui qui contemple et vénère. Nous ne pouvons pas vivre une seule démarche, sous peine de devenir fous ou de nous dessécher complètement. Il nous faut apprendre à garder les deux yeux ouverts en même temps".

Hubert Reeves

Bassin de la Ménara - Marrakech

Désapprendre

"La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, elle est d'échapper aux idées anciennes qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l'esprit".

Keynes

Illusion

"Un être humain fait l'expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme étant séparés du reste - comme une illusion optique de sa conscience. Cette illusion représente une sorte de prison, nous ramenant à nos désirs personnels et à notre affection pour les quelques personnes proches de nous. Notre tâche est de nous libérer de cette prison par l'élargissement de notre cercle de compréhension et de compassion pour embrasser toutes créatures vivantes et l'entièreté de la nature dans sa beauté".

Albert Einstein

Fenêtre

"Chaque conscience n'est qu'une fenêtre par laquelle l'univers se regarde lui-même."

Alan Watts

Jardin Majorelle, Marrakech

Demander

« Ce dont la plupart d’entre nous avons besoin, sans doute plus que de tout autre chose, c’est du courage et de l’humilité nécessaires pour demander vraiment de l’aide, du fond du cœur : demander la compassion des êtres éveillés, demander la purification et la guérison, demander la capacité de comprendre le sens de notre souffrance et de la transformer ; demander, à un niveau relatif, que croissent dans notre vie clarté, paix et discernement, et demander la réalisation de la nature absolue de l’esprit qui provient de l’union de notre esprit à l’esprit de sagesse immortel du maître. »

Sogyal Rinpoché, « Livre tibétain de la vie et de la mort », Chapitre neuf - Le chemin spirituel

Intelligence

"Il n'existe rien de semblable à « votre » intelligence et « mon » intelligence. Ce que nous appelons intelligence individuelle est simplement la part de l'Intelligence Universelle que nous pouvons employer à un moment donné".

Dr F-W Bailes


Chaîne de l'Atlas - Province de Ouarzazate,  Maroc

L’égoïste sage pense aux autres

« Si vous essayez de refréner vos motivations égoïstes — colère et autres — et développez davantage de bienveillance et de compassion envers autrui, c'est vous, en définitive, qui en bénéficierez. Je dis parfois que telle devrait être la pratique d'un égoïste sage. Un égoïste stupide ne pense qu'à lui-même, et cela ne lui est d'aucun profit. L’égoïste sage pense aux autres, les aide autant qu'il le peut et, en conséquence, reçoit lui aussi des bienfaits. »
(Le XIVème Dalaï-lama, cité par SOGYAL Rinpoché, « Le livre tibétain de la vie et de la mort », Le Livre de Poche n°30 024, p. 190-191)

Plus vous faites de bien aux autres, plus vous en faites à vous-même.
L’altruiste trouve sans le chercher ce que l’égoïste cherche sans le trouver.
(Dr Emile COUÉ, la maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente, 1926)

Tout est lié

Quand je touche du papier profondément, je touche un nuage. Si nous regardons dans la nature du papier, que voyons-nous ? Nous pouvons d’abord voir un nuage, parce que sans nuage il n’y aurait pas de pluie et les arbres ne pourraient pas pousser… Et qu’y a-t-il encore ? Il y a du soleil, parce que sans soleil les arbres ne peuvent pas pousser. Et il y a aussi la terre…
(Thich Nhat Hanh, in « ÉVEILS, 365 pensées de Sages d’Asie » de Danielle et Olivier Föllmi, Éditions de La Martinière, 2007, pensée du 30/01)

Tombeaux Saadiens, Marrakech

Au centre

"Le monde est parfait.
On ne peut le rendre meilleur.
Si tu es négligent envers lui, tu le détruiras.
Si tu le traites comme un objet, tu le perdras.
Il y a un temps pour être devant,
un temps pour être derrière;
un temps pour être en mouvement,
un temps pour être au repos;
un temps pour être vigoureux,
un temps pour être épuisé;
un temps pour être en sécurité,
un temps pour être en danger.

Le Maître voit les choses comme elles sont,
sans tenter de les contrôler.
Il les laisse suivre leur cours,
et demeure au centre du cercle."

TAO TE KING

Félicité

"Le Soi est seulement être et non pas être ceci ou cela. La Félicité n'est pas quelque chose à atteindre. Vous êtes toujours Félicité. Le désir de Félicité provient de votre sentiment d'être incomplet. Qui éprouve ce sentiment ? Cherchez. Pour faire de la place quelque part, il suffit d'enlever ce qui encombre. La place ainsi dégagée n'a pas été ajoutée. Mieux encore, la place existait déjà même quand le lieu était encombrée."

Ramana Maharshi

Douleur

"La douleur physique est quelque chose que nous cherchons à fuir. Si un médicament permet de la supprimer, alors prenons le. Mais parfois, rien ne peut la faire disparaître. Alors il faut l'accepter. Mais cela est loin d'être facile. Comment faire? Si nous prêtons attention à la sensation, nous voyons qu'elle apparaît dans un espace sans limite et sans forme, non pas dans un corps. Elle nous révèle l'espace immense de la conscience qui l'accueille en elle. Prendre conscience de la vacuité dans laquelle la sensation apparaît ne fera sans doute disparaître la douleur, mais nous permettra de l'accepter plus facilement. Elle n'occupera plus toute la place. Et surtout, s'éveiller à la vacuité c'est voir que personne ne souffre ici; il y a une sensation mais personne pour en prendre livraison. Ce qui change tout. La douleur porte en elle un riche enseignement. Elle pointe vers ce qui est au-delà de la douleur, la vacuité. Mais rester centré dans d'intenses douleurs est une pratique intense et je ne dis pas que c'est facile. Sans doute cela sera-t-il plus facile cependant, si on pratique la vision de notre vraie nature quand tout va bien".

José Leroy

Vitrail de l'église St Léon - Nancy

Éternel présent

Dans son roman « Island », Aldous Huxley raconte l’histoire d’un naufragé qui se retrouve seul sur une île coupée du reste de la planète. Sur cette île vit une civilisation unique au monde... La première chose qui attire l’attention du naufragé, ce sont des perroquets multicolores qui semblent répéter sans arrêt : « Attention ! Ici et maintenant ! » « Attention ! Ici et maintenant ! ». On apprend plus tard dans le roman que les insulaires ont enseigné ces mots aux perroquets pour se faire rappeler continuellement de rester dans le présent.

(Eckhart Tolle, « Le pouvoir du moment présent », J’ai Lu n°9340, 2010, p.208)

Lucide

"Dans toutes vos actions, il faut vous exercer à être lucide, c’est-à-dire qu’il vous faut, non seulement être conscient du temps, du lieu et des circonstances dans lesquelles l’action se passe, mais également de vous-même, l’acteur de votre corps, et de ce qui arrive à chaque instant. Il ne s’agit pas seulement de voir les choses comme elles sont, mais de vous voir en même temps, avec les réactions qui ont lieu en vous".
 
Swami Prajnanpad « SAGESSES » – 365 pensées de Maîtres de l’Inde, 01/03

vendredi 24 septembre 2010

Confiance en soi

"En premier lieu, il est indispensable d'avoir confiance en soi, en ce que l'on recherche et d'être persuadé que le But sera atteint. Cette confiance en soi fera le reste et les circonstances nous apporteront tout ce qui est nécessaire pour parvenir au But."

Bernard, Etre simplement, Questions et réponses en quête du Soi, ed. Les Deux Océans, p.101

Unité

"Continuez à pratiquer jusqu'à ce que vous vous reconnaissiez vous-même dans le plus cruel et le plus inhumain des dirigeants politiques, dans le prisonnier le plus horriblement torturé, dans l'homme le plus riche, et dans l'enfant affamé, n'ayant plus que la peau sur les os. Pratiquez jusqu'à ce que vous reconnaissiez votre présence dans toute personne dans le bus, dans le métro, dans un camp de concentration, dans les champs, dans une feuille, dans une chenille, dans une goutte de rosée, dans un rayon de soleil. Méditez jusqu'à ce que vous vous aperceviez dans un grain de poussière et dans la galaxie la plus éloignée".

Thich Nhat Hanh, La Vision profonde, ed. Albin Michel, p.181

Vitrail de la véranda de Mme Bergeret (détail)
maison Bergeret, Nancy

Pensées

"Interprétations, comparaisons, jugements, les pensées viennent constamment interférer, amenant un deuxième élément là où il n'y a qu'"un" et surtout: l'émotion, le plus grand facteur de trouble, qui vient perturber notre tranquillité intérieure, cette équanimité qui est la pierre de touche du Sage."

Denise Desjardins, "La mémoire des vies antérieures", ed. La Table ronde, p.45

Une drôle de chenille...née pour devenir papillon!

Eternité

"La moitié de la terre - l'Occident - croyant à une seule existence, espère, désire une vie future éternelle. L'autre moitié, l'Orient, croyant à une succession éternelle d'existences, espère y mettre fin pour réaliser l'infini."

Denise Desjardins, "La mémoire des vies antérieures", ed. La Table ronde, p.34

mercredi 22 septembre 2010

Authenticité

"Nous n’avons rien de plus à offrir au monde
et le monde n’attend rien de moins de nous
que l’authenticité de nous-mêmes"

Christian Maurer

vendredi 17 septembre 2010

jeudi 16 septembre 2010

Illusion

"L’esprit, obsédé par l’animosité et le ressentiment, s’enferme dans l’illusion et se persuade que la source de son insatisfaction réside entièrement à l‘extérieur de lui-même. En vérité, même si le ressentiment a été déclenché par un objet extérieur, il ne se trouve pas ailleurs que dans notre esprit".

(Matthieu RICARD, "L’art de la méditation" p.113 Pocket 2010 n°14068)

Traverser la souffrance

« Le bonheur profond est un sentiment et non une émotion, né de l’acceptation réelle et juste de la souffrance traversée, vaincue »

Canton de Morteau - Jura

Arnaud Desjardins, Pour une vie réussie, un amour réussi, p.28

mercredi 15 septembre 2010

Contentement

"Il n’existe pas de plus grand crime que celui de ne savoir réfréner ses désirs. Il n’existe pas de désastre plus grand que celui de ne savoir se contenter. Il n’existe pas de plus grand malheur que celui causé par l’esprit de convoitise. Ainsi, en sachant se contenter, on ne manque jamais de rien".

Lao Tseu




lundi 13 septembre 2010

Altruisme

"L'homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d'un plus grand nombre d'autres."
(Diderot)

« Le bonheur non dépendant grandit dans la mesure où diminue l’égoïsme ».
(Arnaud Desjardins, Pour une vie réussie, un amour réussi, p.17)

vendredi 10 septembre 2010

Fatalisme

"Même sans être sorcier nous nous jetons une espèce de sort à nous-mêmes, disant : « Je suis ainsi ; je n'y peux rien. »

(Alain, "Propos sur le bonheur" XXIV - Notre avenir)

mercredi 8 septembre 2010

Calmer son esprit avant d'agir.

"Quand on veut bouger ou parler, il faut d’abord examiner son esprit, le mettre en état de stabilité, puis agir comme il se doit".

(Shantideva)

Bonheur

"Il faut méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l’avoir".

(Épicure, « Lettre à Ménécée »)

    Détail du portail de la cathédrale de Metz.
                                                                                       

lundi 6 septembre 2010

Impermanence...encore.

 " Ainsi verras-tu ce monde flottant : Une étoile à l'aube, une bulle dans un ruisseau, Un éclair dans un nuage d'été, Une lampe vacillante, un fantôme et un rêve ".

Le Bouddha

 "On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve". (Héraclite, Fragment 91). "C'est vrai car à peine est-on entré dans le fleuve que déjà ce n'est plus la même eau. Cette image nous dit que toute chose passe. Elle passe et disparaît."

Sœur Emmanuelle, "Mon testament spirituel" (Pocket, p.98)

Coeur de neige, Le Hohneck, Vosges
                                                                                     
"La notion d'impermanence constitue un autre fondement du bouddhisme. Elle relève de l'évidence et pourtant nous l'oublions souvent. Or il est toujours risqué de se situer par rapport aux choses comme si elles étaient immuables. Même si nous nous inscrivons dans une continuité d'apparence, nous bougeons d'un jour sur l'autre. Nous pensons que nous sommes d'une certaine manière et que rien ne s'est modifié en nous, mais nous évoluons forcément — et c'est heureux — en fonction des événements. Sinon, que serions-nous ? Tout est en perpétuel mouvement. Les saisons ne sont pas l'apanage de la nature. Nous aussi avons nos saisons. Nous nous transformons. Nous sommes dans l'impermanence. Et les autres également, et les situations. Si nous ne l'admettons pas, nous nous préparons d'inutiles souffrances".

(Véronique Jannot, "Trouver le chemin", J'ai lu n°8108 p.179)

Jardin Majorelle, Marrakech

samedi 4 septembre 2010

L'impermanence...vue par un empereur romain.

Tu peux supprimer pour toi bien des sujets de trouble superflus et qui n’existent tous qu’en ton opinion. Et tu t’ouvriras un immense champ libre, si tu embrasses par la pensée le monde tout entier, si tu réfléchis à l’éternelle durée, si tu médites sur la rapide transformation de chaque chose prise en particulier, combien est court le temps qui sépare la naissance de la dissolution, l’infini qui précéda la naissance comme aussi l’infini qui suivra la dissolution !

(MARC-AURÈLE 121–180 ap. J-C, « Pensées pour moi-même », XXXII)

Lac de Ouarzazate, Maroc

Histoire de belle-mère

Voici l’histoire d’un homme et d’une femme qui vivaient en Chine. Ils venaient juste de se marier, et lorsque la femme vint s’installer chez son mari, elle commença immédiatement à se quereller avec sa belle-mère à propos de choses insignifiantes et de la façon de gérer foyer. Peu à peu, leur désaccord s’envenima, à tel point que la belle-mère et la bru ne pouvaient même plus se regarder. La bru considérait sa belle-mère comme une véritable sorcière qui se mêlait de ses affaires, tandis que la belle-mère voyait la femme de son fils comme une fille arrogante sans respect pour les anciens.
Il n’y avait pas de véritable raison pour que leur colère devienne si extrême. Mais finalement, la bru éprouva une telle haine qu’elle décida de se débarrasser de sa belle-mère. Elle alla voir un médecin et lui demanda un poison qu’elle pourrait verser dans la nourriture de son ennemie.
Le médecin accepta de lui en vendre un peu. « Cependant, tint-il à préciser, si vous lui donnez un poison fort qui aura un effet immédiat, tout le monde vous montrera du doigt en disant que c’est vous la coupable. Ils découvriront aussi que vous avez obtenu le poison auprès de moi, et ce ne sera bon ni pour vous ni pour moi. Je vais donc vous donner un poison léger qui agira sur elle progressivement, de sorte qu’elle ne mourra pas tout d’un coup. »
Il lui conseilla également de traiter sa belle-mère avec beaucoup de gentillesse pendant qu’elle l’empoisonnerait. « Servez chaque repas avec le sourire, dites-lui que vous espérez qu’elle apprécie les plats et demandez-lui si elle désire quelque chose d’autre. Soyez très humble et gentille, pour que personne ne vous suspecte ! »
La bru acquiesça. De retour chez son mari, elle commença à verser le poison dans le repas du soir, puis elle le servit à sa belle-mère avec force politesses. Au bout de quelques jours de ce traitement, la belle-mère commença à changer d’opinion concernant sa bru. « Après tout, elle n’est peut-être pas si arrogante que ça. Peut-être que je l’ai mal jugée. » Petit à petit, elle commença de son côté à traiter la femme de son fils de manière plus agréable, lui faisant des compliments sur sa cuisine et sa manière de gérer le foyer, échangeant même avec elle de petits potins et des histoires drôles.
À mesure que la belle-mère changeait de comportement, la belle-fille faisait, bien sûr, de même. Au bout de quelque temps, elle pensa : « Ma belle-mère ne serait-elle pas aussi mauvaise que je le pensais ? En fait, elle a l’air très gentille. »
Cela continua pendant un ou deux mois, et les deux femmes commencèrent à être très amies. Elles s’entendaient si bien que la bru arrêta d’administrer le poison. Puis elle se tourmenta en pensant qu’elle en avait déjà tant versé à chaque repas que sa belle-mère allait très certainement mourir.
Elle retourna voir le médecin et lui avoua qu’elle avait fait une erreur. « Ma belle-mère est en fait quelqu’un de très gentil. Je n’aurais pas dû l’empoisonner. S’il vous plaît, aidez-moi en me procurant un antidote ! »
Le médecin écouta la femme et resta assis calmement, puis au bout d’un moment il lui dit : « Je suis vraiment désolé, je ne peux rien y faire, n’existe pas d’antidote. »
A ces mots, la femme bouleversée, fondit en larmes en jurant qu’elle allait se suicider.
– « Pourquoi feriez-vous une telle chose ? »
– Parce que j’ai empoisonné une personne si gentille et que maintenant elle va mourir. Je dois m’ôter la vie pour me punir d’un acte aussi terrible. »
Le médecin resta à nouveau silencieux quelque . temps, puis il se mit à rire.
– « Comment osez-vous en rire ? » s’exclama la femme.
– « Parce que vous n’avez pas vraiment de souci à vous faire ! S’il n’y a pas d’antidote pour le poison que je vous ai donné, c’est parce que je ne vous ai donné aucun poison : ce n’étaient que des plantes inoffensives. »

Cette histoire illustre très simplement la manière dont nos perceptions des choses peuvent changer. Au départ, les deux femmes se haïssaient. Chacune pensait que l’autre était affreuse. Pourtant, une fois qu’elles eurent commencé à se traiter différemment, elles se sont perçues sous un autre jour. Chacune vit l’autre comme foncièrement bonne, et elles finirent par devenir des armes intimes. En réalité, elles n’avaient pas changé. La seule chose qui s’était modifiée était le point de vue de chacune sur l’autre.
Ce genre d’histoire édifiante nous encourage à voir que l’impression première que nous avons des autres peut être fausse ou abusive.

(YONGEY MINGYOUR Rinpotché, « Bonheur de la méditation », ed. Le livre de poche, p. 296-299)


vendredi 3 septembre 2010

Religions

"Si un homme parvient au cœur de sa religion, il se trouve, de ce fait, au cœur même des autres religions". (Gandhi)

jeudi 2 septembre 2010

Une foi à toute épreuve pour ce prêtre chinois au sourire lumineux!

Portrait:

http://chine.blog.lemonde.fr/2010/08/23/portraits-chinois-48/

 

Expérimenter soi-même avant de croire...

"De même que les gens testent la pureté de l’or en le chauffant au feu, en le découpant et en l’examinant sur une pierre de touche, de même vous devez, ô Moines, accepter exactement ma parole après l’avoir soumise à un test critique et non par révérence envers moi".

(Bouddha, cité par Le XIVème Dalaï-lama, in « Transformer son esprit », Le livre de Poche 15577, p.55)

mercredi 1 septembre 2010

"Des hommes et des Dieux", un film d'une grande profondeur.

Discernement

"Il faudrait toujours se rappeler que le pouvoir d'exercer le discernement et de penser juste augmente en proportion du temps passé à méditer".

Ma Anandamayi

Medersa Ben Youssef, Marrakech

Consumérisme

Le jeûne est une façon de s’opposer à la mentalité consumériste. Dans un monde qui a fait de la commodité superflue et inutile une des fins de sa propre activité, renoncer au superflu, savoir se passer de quelque chose, éviter de recourir à la solution la plus commode, de choisir la chose la plus facile, l’objet de plus grand luxe, vivre en somme dans la sobriété est plus efficace que de s’imposer des pénitences artificielles. C’est par-dessus tout une justice envers les générations qui nous suivront et qui ne doivent pas être contraintes à vivre des cendres de ce que nous avons consommé et gaspillé. Il a une valeur écologique, de respect.
(Père Raniero Cantalamessa, o. f. m. c., Extrait de 1000 Merveilles de la sagesse chrétienne, p. 145)

Marché couvert, Barcelone

Être là

"Utilisez pleinement vos sens. Soyez véritablement là où vous êtes. Regardez autour de vous. Simplement, sans interpréter. Voyez la lumière, les formes, les couleurs, les textures. Soyez conscient de la présence silencieuse de chaque objet, de l'essence qui permet à chaque chose d'être. Écoutez les bruits, sans les juger. Écoutez le silence qui les anime. Touchez quelque chose, n'importe quoi, et sentez et reconnaissez son essence. Observez le rythme de votre respiration. Sentez l'air qui entre et sort des poumons, sentez l'énergie de vie qui circule dans votre corps. Laissez chaque chose être au-dedans comme au-dehors. Reconnaissez en chaque chose son être là. Plongez totalement dans le présent. Tandis qu'auparavant vous habitiez le temps et accordiez de petites visites à l'instant présent, faites du "maintenant" votre lieu de résidence principal et accordez de brèves visites au passé et au futur lorsque vous devez affronter les aspects pratiques de votre vie. Lorsque vous vivez en acceptant totalement ce qui est, vous signez l'arrêt de mort du mélodrame de votre vie. Quoi que vous réserve le présent, acceptez-le comme si vous l'aviez choisi. Faites-en un allié et un ami. Cela transformera miraculeusement toute votre vie."
(Eckhart Tolle, Le Pouvoir du moment présent)

Jardin Majorelle à Marrakech (Maroc)